Le 30/07/2012

TER : 72 % du prix des billets est subventionné par le contribuable

Un récent rapport du CESE pointe du doigt les subventions du secteur ferroviaire régional : investissements, frais de fonctionnement et retraites des cheminots sont largement déficitaires et dopés à l'argent public.

Un récent rapport du CESE (Conseil économique et social) rendu public au début du mois de juillet s’interroge sur les conditions d’ouverture à la concurrence des trains express régionaux (TER). Ce rapport compile une foule de données chiffrées sur l’état des subventions au secteur ferroviaire régional : investissements, frais de fonctionnement et retraites des cheminots sont largement déficitaires et dopés à l’argent public.

Plus de 4,5 milliards d’euros d’argent public par an

Selon le rapport, « Près de 60 % du matériel TER en circulation aujourd’hui est récent et a été financé intégralement par les régions. » Le transport de voyageur n’est pas du tout rentable sur les lignes express régionales, puisque les recettes voyageurs ne représentent que 28 % (en 2011) du taux de couverture des coûts d’exploitation des lignes ferroviaires. Ce taux de couverture est, relate le rapport : « le plus souvent inférieur à 50 % et pouvant descendre à 20 % dans certaines régions ».

Subventionné à 72 % en moyenne, ce secteur reçoit chaque année 2,7 Milliards d’euros par les régions et 1,9 Milliard par l’Etat. Ces subventions annuelles  (4,6 Milliards d’euros en 2007)  sont d’ailleurs en constante augmentation. Ainsi, la part de l’Etat a augmenté de plus de 40 % en dix ans, et celle des régions de 63 % sur la même période.

Des retraites lourdement subventionnées

Enfin, le rapport  du cese rappelle que malgré la réforme des régimes spéciaux, celui des cheminots est lourdement déficitaire, et subventionné à plus de 60 % par le contribuable. Le rapport note d’ailleurs que l’augmentation des rémunérations des agents de la SNCF (ndlr, obtenues pour acheter la réforme des retraites) et la diminution des effectifs va amplifier le coût de ce système.

Des subventions coûteuses pour un moyen de transport qui ne représente que 15 % du trafic ferroviaire de voyageurs par an. Que faire ? Le rapport, prudent, propose d’ouvrir le secteur à la concurrence de façon progressive, en privlégiant l’expérimentation, à partir de 2015.

JL

 

Publié par Rédaction le 30/07/12

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Par PREVOST, le 31/07/2012

Cela ne me choque nullement dans la perspective du droit de se déplacer ne serait-ce dans son proche voisinage et sa région. Comment combattre l’usage si couteux, y compris pour la collectivité, de la voiture avec son impact sur l’environnement. Beaucoup d’arguments sont à développer pour le transport collectif. On ne peut à la fois déplorer l’obligation de transport et l’éloignement des services publiques voulu précédemment comme les tribunaux de proximités, les hôpitaux et j’en passe. Finissons de raisonner en terme de chiffres bruts et ayons une vision plus collectives des besoins de la population qu’à certains niveaux seules des collectivités territoriales peuvent répondre (communes, agglomérations, départements, régions et Etat).
Le financement privé ne pense qu’au bénéfice qu’il peut tirer en réponse à ses actionnaires !

La rétrocession des autoroutes par l’état au privé engendre des milliards qui pourraient être soit réinvestit au bénéfice de la collectivité, soit permettre une baisse des tarifs, soit une combinaison des deux.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.

Par dan, le 01/08/2012

Je ne prends jamais le train. J’ai une gare à 10 km, une autre à 20 km. pour y aller : le taxi. Des bus à 3 km. Pour une personne handicapée, la voiture est indispensable. N’oublions pas les tickets à 1 € qui permettent aux petits truands d’aller plus loin effectuer leurs rapines. Alors je paie et on me reproche ma retraite (pas SNCF)

Par Richard C., le 01/08/2012

Il faut encourager la libre circulation des hommes, des biens et des idées: ce principe est la bas de toute civilisation depuis les Egyptiens, les Grecs et les Romains, mais la liste est longue comme l’histoire de l’Humanité!
Le train est sûr, économique pour un fort trafic mais il est tributaire de voies chères et de gares inamovibles.
La voiture automobile est souple, permet d’assurer un service adapté, peut se déplacer sans horaire.
Elle contribue à l’amélioration de l’Environnement grâce au recyclage du CO2 originellement présent dans l’atmosphère, piégé dans le pétrole et dont manquent les plantes vertes.
Elle contribue à la santé des populations isolées de campagnes reculées des déserts médicaux.
C’est le dernier rempart de la liberté, et l’on peut mesurer en effet le niveau de civilisation d’un peuple par le nombre de véhicules que possède un foyer, ou le recul de la Démocratie par les plans sociaux des constructeurs de ces engins.
La subvention excessive des TER est un viol du principe de la Libre Concurrence, un impédimentum pour notre compétitivité et pour l’emploi!

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