Source : La Presse Bisontine n° 158, octobre 2014, page 14

Faire cohabiter des collégiens avec des lycéens n’est sans doute pas l’exercice le plus facile à résoudre. On l’accorde. Mais au moment où la Région Franche-Comté répète à l’envi qu’elle veut fusionner dans le cadre de la réforme territoriale voulue par l’État en 2016, elle aurait pu, sur le terrain, transformer ses désirs en actes.

Jumeler la cantine scolaire du lycée Pergaud avec celle du collège Proudhon eût été un bel exemple. Peine perdue. Plus grand établissement de Franche-Comté (2000 élèves) situé dans le quartier de Palente a engagé la rénovation de son restaurant pour une valeur de 9 millions d’euros alors que dans le même temps, la cantine du collège Proudhon (762 élèves) située à moins de 100 mètres de là, a subi le même traitement grâce à 2 millions d’euros investis par le Conseil général du Doubs.

Une seule cantine pour les deux établissements n’aurait- elle pas suffi en période de contraintes budgétaires ? “L’opération ne s’est pas faite, est-ce un rendez-vous manqué ? Je ne sais pas…, répond Syl- vie Laroche. Lorsque j’ai pris la délégation, j’ai posé la question au Conseil général qui n’a pas souhaité mutualiser” poursuit la vice-présidente à la Région chargée de la formation tout au long de la vie et des lycées.

L’élue qui a mené le Plan lycées admet qu’il existe des raisons : “Il ne faut pas vous vouloir mutualiser pour mutualiser. Je regrette que l’on n’ait pas pu fusionner mais j’entends un argument : 2 000 élèves plus des collégiens, cela n’était pas compatible selon des responsables éducatifs même si cela existe pour des établissements plus petits.”

La cantine du lycée Pergaud agrandie fournira des repas pour d’autres établissements (des lycées) de l’académie. Les millions d’euros investis dans ces travaux étaient nécessaires. Si les collégiens sont heureux de bénéficier de ce nouveau lieu depuis février 2014, tout comme les lycéens depuis sep- tembre, leurs contribuables de parents resteront perplexes.

La présidente de Région pourra les rassurer : elle commence des réunions de concertation sur le thème “Grande région Bourgogne-Franche-Comté : parole aux Francs-Comtois.”

Première réunion mercredi 24 septembre à Noidans-lès-Vesoul, en Haute-Saône, puis le 1er octobre à Besançon.