Impôt locaux : la révision des bases de calcul qui pourrait faire exploser vos taxes
Source : L’Express.fr
Charente-Maritime, Nord, Orne, Paris et Val-de-Marne. C’est dans ces cinq départements que sera expérimentée en 2015 une révision des valeurs locatives des logements, a-t-on appris dans un arrêté publié au lendemain de Noël. La réforme devrait ensuite être généralisée à l’ensemble du territoire.
En quoi suis-je concerné ?
Vous êtes concerné car la valeur locative de votre appartement ou de votre maison est l’élément central du calcul de votre taxe d’habitation et de votre taxe foncière. La valeur locative cadastrale d’un logement est censée représenter le loyer annuel qu’un propriétaire peut en tirer dans des conditions normales. Elle dépend de critères comme la taille, le niveau de confort, la localisation.
Pourquoi une réforme est envisagée ?
Le hic, c’est que les valeurs locatives utilisées dans le calcul des impôts locaux ont été déterminées dans les années 1970, et mal actualisées depuis. Le marché locatif, les quartiers et les logements ont évolué. Les valeurs servant aux calculs sont donc souvent éloignées des véritables valeurs locatives actuelles. Elles sont parfois surestimées, parfois sous-estimées. D’où cette idée, récurrente, de tout remettre à plat, pour instaurer plus de « justice dans le système fiscal local », dit le gouvernement.
Une réforme était déjà en cours pour les locaux professionnels. L’exécutif a annoncé en septembre 2013 que c’était désormais au tour des locaux d’habitation de voir leurs valeurs locatives révisées. La loi de finances rectificative du 29 décembre 2013 stipule que tout commencera en 2015 par une expérimentation menée dans cinq départements. Nous y voilà !
Quel impact sur vos impôts locaux ?
La révision des valeurs locatives doit se faire à recettes fiscales constantes pour les collectivités territoriales. Et la réforme sera loin d’être neutre pour les ménages. Nombre d’entre vous verront leurs impôts locaux modifiés, parfois drastiquement, certains à la baisse, d’autres à la hausse. Difficile de prévoir aujourd’hui l’impact précis pour chacun, mais retenez que les logements anciens et rénovés ont de fortes chances de voir leurs taxes augmenter – ils bénéficient souvent d’une valeur locative sous-estimée. Idem pour les logements situés dans les quartiers ayant vu leur cote boostée depuis les années 1970.
Que va-t-il se passer en 2015 dans les 5 départements-tests ?
Dans ces départements, des commissions vont dessiner des secteurs où les loyers pratiqués sont comparables. Des nouvelles catégories de biens vont également être créées, en fonction des tailles et des niveaux de confort des logements. De leur côté, les propriétaires devront remplir une déclaration mentionnant les caractéristiques de leur bien. Les valeurs locatives pourront alors être recalculées en fonction des nouvelles bases.
Mais hormis cette déclaration à renvoyer, il ne se passera a priori rien en 2015, ni même en 2016 ou 2017, pour les propriétaires ou locataires de biens situés dans les cinq départements en question. Leurs impôts locaux seront toujours calculés sur la base des anciennes valeurs locatives, nous ont confirmé les services du secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert.
Quand la réforme entrera-t-elle en vigueur ?
Ce n’est que dans quelques années – le gouvernement annonce 2018 – que les nouvelles valeurs locatives pourraient servir au calcul de la taxe foncière et de la taxe d’habitation. Pour tous, en même temps : les cinq départements pilotes ne subiront pas de changement avant les autres.
Mais il reste d’ici là bien des étapes. Avant fin septembre, le gouvernement doit rendre un rapport sur l’expérimentation. « Puis une nouvelle loi sera nécessaire pour étendre la révision à l’ensemble du pays et de nombreux points devront alors être précisés », explique Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France. Il faudra notamment dire, poursuit-il, si les hausses et baisses d’impôts seront lissées, étalées sur plusieurs années. Il faudra aussi préciser de quelle manière les valeurs locatives pourront à l’avenir être régulièrement actualisées, pour éviter qu’elles ne soient de nouveau rapidement obsolètes.
Décidément notre gouvernement est exceptionnellement bête, à peine mise en application cette révision sera ,dans bien des endroits, déjà dépassée. car les choses changent de plus en plus vite.
Je
serai surpris que le calcul soit fait sur un loyer mensuel, dans ce cas nous
paierions la moitié que ce que nous payons actuellement ! Et encore pas sûr que
ce ne soit pas moins.
Ces impôts sont en fait assis sur le patrimoine ,comme l’ISF; avec toutes les conséquences économiquement indéfendables que cela a.
Que vont devenir les propriétaires victimes d’une spéculation, et devenus « riches » malgré eux? Zones touristiques, iles, sports d’hiver, frontières, les biens y sont anormalement chers, les loyers aussi mais qques mois par an. Idem pour les victimes de l’arrivée d’un nouveau moyen de transport.
A contrario les catastrophes qui font plonger brutalement les valeurs auront du mal à être prises en compte pour baisser les impôts .Incendies de forêt, inondations ,bruit d’une nouvelle autoroute,….et une commune sinistrée devrait se trouver aussi brutalement privée de ressources.
Pour la taxe d’habitation, les choses sont pires, puisque sensées couvrir les frais induits par l’usage des ouvrages et services communs, elles devraient être bien plus faibles dans les immeubles hauts que dans les banlieues pavillonnaires; incitant ainsi à une densification des villes source d’efficacité. En plus cette taxe n’est pas liée à l’occupation réelle des locaux…..
Je parie pour un abandon de cette idée en cours de route…une habitude maintenant.