Centre tertiaire de Lagnes: autopsie d’ une catastrophe annoncée
Centre tertiaire de Lagnes : autopsie d’une catastrophe annoncée et « coup de gueule » des habitants !
Tribune par Christian Chavrier, Président de l’association « Lagnes pour Tous ».
Mis en œuvre et financé par la communauté de Communes de Coustellet (Vaucluse) en 2002, le « Centre Tertiaire de Lagnes » fût livré en 2006. Et ce, bien avant la crise. Voici donc la triste histoire d’une catastrophe dans laquelle le maire de Lagnes porte une lourde responsabilité ( Vaucluse Matin du 07/12/2012). Situation qui plombe gravement et durablement notre avenir.
En 2005, les élus écrivaient : « location des locaux permettra à terme de rembourser cet emprunt ». Soit… Mais, depuis la livraison du bâtiment, celui-ci sonne toujours aussi creux ! 2,9 millions d’euros de réalisation + x millions d’euros de pertes + coût de l’emprunt + entretien et maintenance depuis 9 ans = un désastre supporté par… 10 992 habitants !
Pris à la gorge dès 2008, les élus ne trouvèrent pas mieux et en toute connaissance de cause, que de renégocier
l’emprunt sur 30 ans chez la « fameuse » banque… Dexia. Ce tour de « passe-passe », rallongeant la durée de
l’emprunt, visait à faire baisser artificiellement le tarif de location du m² ainsi que la pression sur les comptes. Mais à quel prix ? Celui du piège mortel d’un emprunt structuré, bref pourri, dont la banque demande 600 000 euros, juste pour en sortir… Le tout, sans pour autant solutionner le problème majeur : l’occupation du centre restant proche de zéro !
Au bout du compte, le résultat s’avère désastreux. Car songer aux sommes astronomiques englouties en pure perte et qui manquent au développement, aux écoles, à la solidarité, à la culture, au logement, etc. donne le tournis et la mesure de l’inconséquence, voire de l’incompétence, ambiante. Ajouter à cela, les promesses entendues à la veille des élections municipales de 2008 que le centre serait rempli au lendemain de ces mêmes élections, donne la touche de cynisme qui manquait au tableau.
Une construction contre toute logique
De quelle étude de marché, d’impact ou analyse cette opération procède-t-elle ? Aucune bien entendu. Et si bâtir un immeuble de rapport avec aussi peu de surface utile (50%) confère à l’art absolu en matière d’amateurisme ; que dire de locaux essentiellement composés de boxes vitrés avec point d’eau et toilettes sur le palier, incompatibles avec des activités requérant confidentialité et sécurité ? Alors avec l’absence de la fibre et du très haut débit dans la commune, là on touche le fond !
Double peine pour Lagnes
La communauté de Communes de Coustellet étant composé de 5 communes, Lagnes doit donc, non seulement
supporter un cinquième de l’ardoise, mais aussi le bâtiment quasi-vide bâti sur son territoire et dont on se demande bien ce que l’on va pouvoir en faire…
Inlassablement posées, quelques questions n’ont toujours pas trouvé de réponse :
– Quels éléments chiffrés et études ont fondé la décision de nous entraîner dans cette aventure ?
– Où est le contrat de prêt et que dit-il exactement ?
– Quel est le montant exact des pertes ?
– Quel est le coût annuel de l’entretien et de la maintenance ?
– Où sont les engagements des soi-disant locataires ?
– Où sont les comptes du centre et les factures liées aux travaux ?
– Comment s’est déroulée l’attribution du marché d’architecture et quelles en étaient les contraintes ?
– Quelles sont, ou ont été les actions entreprises pour remplir le centre et pour quel coût ?
– Que va devenir ce bâtiment alors que la communauté de Communes de Coustellet disparaît au profit d’une
collectivité plus vaste ?
Et demain ?
En réalité, quoique l’on fasse, nous sommes piégés. Soit on continue et comme le font les élus, à laisser pourrir la situation et ça coûte, soit on agit et ça coûte… Si un marché existait pour ce centre, cela se saurait non ? D’autant que la crise a éclaté entre temps. Quel avenir alors ? Le détruire, le transformer ? De toute façon ça coûte…
Non seulement il va falloir faire preuve d’imagination, de responsabilité et de professionnalisme, mais il convient de se mettre rapidement au travail et de prendre des décisions. Les moins pires possibles. Cela fait tant d’années que ça dure…
Vite, « ça urge » !
TRIBUNE CHEVRIER
qu’est devenu le maire? a t il ete reelu? il manque toujours la transparence mais qu’a fait le conseil municipal? ou est l’obention de resultat?le probleme majeur avec tout cet argent qui n’appartient a aucun c’est qu’il n’y a pasde suivi de chantier et de controle de fin de chantier.il faudrait que ces elus reagissent comme si c’etait leur maison qu’ils construisaient , et bien la ils seraient beaucoup plus present sur lechantier etsurtout beaucoup plus reactifs.
L’habitude politique consiste à « innover, investir, obtenir des crédits » et cela se traduit souvent par n’importe quoi. Faute d’être spécialiste, ou tout simplement équipé de bon sens, l’emprunteur construit des ponts, des routes ne menant nulle part, des immeubles de bureaux inutiles comme vous relatez ici. Une solution serait de responsabiliser les maires; mais des excès ayant été commis en ce sens, maires condamnés pour équipements sportifs utilisés à mauvais escient, routes glissantes et automobilistes roulant vite; la tendance n’ira pas dans ce sens!