Que cachent les Maisons des solidarités du Cher ?
Le 23 mai 2013, lors de l’inauguration de la maison des solidarités à Aubigny-sur-Nère, soit peu de temps avant de quitter ses fonctions de président du conseil général du Cher, Alain Rafesthain a déclaré: « On ne peut pas se passer de la solidarité, il faut tourner le dos à l’individualisme. »
De son côté, le maire d’Aubigny-sur-Nère, Michel Autissier, a regretté en tant que conseiller général du Cher, que « les créations de postes (liées à cette nouvelle maison des solidarités) aient entraîné une augmentation des dépenses publiques, à l’heure où les budgets doivent être tenus. »
Enfin, la peu charismatique vice-présidente socialiste du Conseil général du Cher, Irène Félix, dédie plusieurs articles de son site de campagne pour la mairie de Bourges aux maisons de la solidarité. Pour elle, ces maisons sont là pour « aider à la concrétisation de projets solidaires, regrouper toute l’info sur ce que le Conseil général fait pour les familles, créer du mouvement, de l’innovation et de la citoyenneté. »
On peut donc se demander si la polémique née de ces « maisons de la solidarité » relève de simples passes d’armes électoralistes ou si elle a véritablement lieu d’être ?
La réponse à cette question n’est pas très difficile à trouver, il suffit de savoir à quoi servent exactement ces maisons en considération de ce qu’elles ont pu coûter aux contribuables du Cher.
À quoi servent les maisons des solidarités ?
Les portes ouvertes de la maison des solidarités de Sancerre mettent en avant des animations telles que : lecture pour enfants, massages maternants, atelier cuisine… expositions, épicerie sociale, atelier d’écriture…
Un inventaire à la Prévert qu’il faudrait bien remettre en ordre.
Plus explicitement, l’utilité du projet, selon ses promoteurs, serait donc « de mettre en relation les différents acteurs du monde social local et les habitants ». Brigitte Augier, responsable de la maison de la solidarité d’Aubigny-sur-Nère, précise donc cette mission autour de 3 axes :
– la mise en place d’un Réseau d’Echanges Réciproques des Savoirs
– la mobilité avec le développement du co-voiturage ;
– le logement autour des journées d’informations.
Les missions officielles des maisons
Vérifions donc le caractère indispensable de la Maison des Solidarités d’Aubigny-sur-Nère quant à ces 3 axes.
Le réseau d’échanges réciproque des savoirs (RERS) correspond à une démarches permettant à des personnes d’échanger par exemple des cours de cuisine contre des cours de bricolage, une façon de permettre à tous et aussi des personnes en difficulté d’insertion de valoriser des savoirs dans un domaine particulier. Puisque ce réseau met en évidence sa volonté de développer une logique de service et non une logique d’assistanat, il aurait été tout aussi logique de rencontrer les habitants par la Maison des Associations d’Aubigny. La maison des solidarité n’apporte rien de plus à la sensibilisation aux échanges de savoirs.
Développer le co-voiturage n’est pas non plus une mauvaise idée, mais une recherche rapide sur Internet montre que de tels services sont déjà organisés. Il n’est pas difficile de trouver un aller Aubigny-sur-Nère-Gien pour le lendemain ou de s’organiser avec des collègues. On n’a pas attendu le Conseil général du Cher pour cela !
Quant à l’information sur le logement, il suffit d’un moteur de recherche pour trouver l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement dont le site est assez bien organisé. Le site service.public.fr donne aussi toute information avec possibilité de téléchargement de formulaires de déclaration divers, et même une possibilité de télécharger une demande de logement social ( https://www.formulaires.
Doublons à gogo
Mais alors à quoi cela peut bien servir ?
On a beau creuser sur le site des maisons des solidarités du Cher ( http://www.maisons-
Ca doublonne à donf dans les maisons des solidarités, on n’y refait en pas mieux ce qui existe ailleurs aux frais des contribuables. Lesquels pour le coup paient deux fois des services qu’ils ne consommeront au mieux qu’une seule fois !
Money for nothing
Face à ce constat la réponse à la question posée trouve sa solution.
La polémique est justifiée et n’importe quelle personne sensée ne que se ranger à l’avis du maire d’Aubigny-sur-Nère et conseiller général d’opposition, qui s’indigne du coût de ce qu’il qualifie justement d’ « usines sociales » dans un entretien écrit qu’il nous a accordé. Il nous informe que la maison des solidarité d’Aubigny sera la moins coûteuse à hauteur de 250 000 euros « avec la création de deux postes nouveaux alors qu’il était initialement prévu qu’elles (les maisons de la solidarité) puissent fonctionner par redéploiement ce qui a été un leurre pour nous faire avaler des couleuvres … »
David Dallois, également conseiller général du Cher nous apprend qu’effectivement le coût des autres maisons de la solidarité est plus élevé : « Une maison de solidarité coûte environ 670 000 Euros en investissement et 160 000 euros par an en fonctionnement (2 postes + le loyer). » Et outre celle d’Aubigny-sur-Nère, il y a 5 autres maisons de la solidarités dans un département dont l’état des finances est plus que préoccupant !
Il ne resterait donc en terme de solidarité qu’une solidarité bien ordonnée et au bénéfice des seuls personnels embauchés par ces maisons qui peuvent ainsi s’assurer des revenus par la prestations de services de brassage d’air plutôt que de se tourner vers des emplois utiles : nous manquons tellement de médecins, d’artisans, d’infirmières libérales dans nos campagnes. Certes le travail est plus difficile, mais il est tellement plus gratifiant de gagner son pain en rendant de véritables services plutôt qu’en ponctionnant des poches déjà vides. Parce que la solidarité, la vraie, cela ne consiste pas à vivre sur le dos de la population.
Si encore ces maisons n’étaient qu’inutiles …
L’enquête aurait pu s’arrêter là, mais nous ne pouvons dissimuler qu’un certain nombre de détails amènent à considérer que la véritable mission des maisons était tout autre.
Ainsi Brigitte Augier, à la tête de la maison des solidarités d’Aubigny-sur-Nère a assuré d’importantes responsabilités au CMS (Centre médico-social) Sancerre, un lieu peu étranger aux suivis de famille et aux placements d’enfants. Une telle expérience peut sembler a priori sans rapport avec sa direction d’une maison de la solidarité.
Afin de creuser un peu, il convenait de s’informer auprès de l’association qu’elle mettait en avant dans la présence de sa « maison » : le RERS.
Un appel à la permanence du réseau d’échange de savoirs réciproques (RERS) sera effectivement assez instructif : un « adulte-relais » tel qu’il se présente nous informe de l’existence de Rivage, une action mise en place par le RERS dont l’objectif est notamment l’information et le soutien psychologique aux familles.
Une brochure de l’association invite d’ailleurs les parents, les grands-parents, les enfants et adolescents à confier leurs difficultés relationnelles et familiales. Une écoute personnalisée est proposée pour démêler des situations de crise ou de tension familiale, pour « reprendre confiance dans son rôle de père ou de mère » ( http://www.parents-reaap18.
Que vient donc faire un tel projet de soutien aux parents dans le giron du conseil général du Cher alors que justement les départements ont compétence pour décider des mesures dite « éducatives » voire des placements ?
L’aide à la parentalité à la sauce « protection de l’enfance »
Il fallait donc enquêter davantage tant le pôle « parentalité » des maisons de la solidarité semblait bien constituer un pan occulte de leur véritable activité.
C’est en fouillant les offres d’emplois sur le site du conseil général du Cher que l’on tombe sur un poste d’encadrant technique de maison des solidarités avec fiche de poste ( http://www.cg18.fr/IMG/pdf/
À quel profil peut bien correspondre cet encadrant destiné à « mettre en relation », attend-on un talent d’animateur, de formateur, de juriste, de médiateur, d’entraîneur sportif peut-être ?
Rien de tout cela, le poste s’adresse à un conseiller socio-éducatif ou assistant socio-éducatif confirmé, ses missions sont « l’encadrement hiérarchique et technique des travailleurs sociaux, secrétaires et psychologues composant l’équipe d’intervenants de proximité au sein de la Maison des Solidarités. »
Voilà on sait maintenant quels sont les personnels de la maison des solidarités : des travailleurs sociaux. Mais pour être plus précis encore il est indiqué parmi les missions de cet encadrant, celle de la « Protection de l’enfance », première des missions indiquées alors que le développement social local apparaît en fin de liste.
La fiche de poste précise que le postulant aurait pour mission la protection de l’enfance en amont de la DEAF (Direction Enfance Adolescence Famille). En clair il travaille pour l’ASE (Aide sociale à l’enfance) en préparant de nouvelles mesures à mettre en place.
Ce qui est mentionné d’ailleurs par « assurer les responsabilités administratives de premier niveau de la protection de l’enfance : évaluation, information des familles lors d’une décision de signalement en lien avec la direction enfance adolescence famille (…) Fiabiliser la procédure de traitements des situations d’enfants en danger ou en risque de danger et des personnes vulnérables. Formaliser des « contrats d’accompagnement » des familles. »
… Voilà donc l’aide à la parentalité qu’offre le conseil général du Cher avec ses maisons de la solidarité que nous payons au prix fort. Allez donc faire part de vos difficultés éducatives auprès des centres d’écoutes professionnels de ces Maisons de la Solidarité, appuyez sur ce bouton et vous verrez comment ils vous aideront.
Le prix fort pour les familles
Ah certes l’investissement peut s’avérer juteux pour les mal nommés services de la protection de l’enfance quand on sait ce que rapportent les placements en terme de budgets et de créations d’emplois. Pour les contribuables et les familles ces maisons des solidarités coûteront bien plus que les seuls frais d’investissement et de fonctionnement…
Quant aux enfants sauvés de véritables maltraitances, restons sérieux cinq minutes, les bourreaux d’enfants ne sont pas du genre à aller soulager leur malpropre conscience dans des espaces dits de « parentalité ».
Xavier Collet, CEDIF
Belle analyse Xavier
C’est sur que les parents maltraitants ne vont pas aller dans des lieux dits de parentalité, se sont plus les parents qui peuvent être dépassés et attendent une aide, une information, voir un conseil d’orientation pour le devenir de leurs enfants, sans s’attendre a étire soumis à un flicage…..
c’est complètement aberrant, scandaleux, avec toute la pub qu’ils font sur les maison de la solidarité. Tout ça pour que des parents naïfs se fassent avoir. En plus la candiate Irène Félix se présentent cmme délégué au maison de la solidarité,, c’est dire si cette si cela leur profite.
maison de la solidarité Marseille 13001
après un an de bagarre et saisie du médiateur, j’obtiens enfin une note de l’assistante sociale qui m’a convoqué suite dénonciation 119. ( elle refusais de ma la donner)
j’appelle donc pour lui en parler
-en vacance une semaine
je rappelle lundi après donc ses vacances
-elle ne travaille pas le lundi
ok je rappelle le mardi
et là, on me dit qu’elle ne travaille plus à la maison de la solidarité, et bien sûr, on ne sait pas où ele se trouve, cette chère Manon Riccio…
Merci pour cette analyse, Xavier. Les travailleurs sociaux de l’ASE de Grenoble qui étaient basés juqu’au début septembre 2013 dans des locaux ASE, sont maintenant installés dans une… maison de la solidarité. Leur adresse ne porte plus l’intitulé ASE. Ils sont installés proches d’un quartier dit « sensible »… Ils pourront « recruter » plus facilement des enfants à placer.