Les contribuables vont-ils devoir payer 1,3 million d’heures sup non payées aux policiers d’élite ?
Source : LePoint.fr
Cadences infernales, nuits blanches… Des policiers du service de la protection menacent de déposer une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui.
Ils étaient les nouveaux bien-aimés du pays depuis les attentats de janvier. Pourtant, les policiers apparaissent aujourd’hui bien seuls, abandonnés. Depuis la hausse du niveau Vigipirate, le nombre d’heures travaillées augmente, notamment dans le service de la protection (SDLP). Pour cet organe d’élite chargé de la sécurité des personnalités (présidents, ministres, etc.), la situation est ubuesque : 1,3 million d’heures supplémentaires effectuées ne leur ont toujours pas été payées. Quatorze policiers du SDLP menacent ainsi de déposer une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui et travail dissimulé, révèle France Info.
« On ne fait plus le boulot de policier »
Cadences infernales, récupération des jours travaillés et RTT impossible, nuits blanches… Les conditions de travail des policiers de la SDLP ne cessent de se détériorer. « Certains travaillent 21 jours d’affilés à raison de 15 heures quotidiennes. Au bout d’un moment, leur vigilance va baisser à cause de la fatigue, sans oublier les risques psychologiques, car leur vie de famille est évidemment impactée. Et il y aura aussi des conséquences sur la sécurité des personnalités », dénonce Denis Boé, porte-parole du SDLP du syndicat Alliance.
La situation des policiers du SDLP n’est hélas pas isolée. Elle est même symptomatique : dans de nombreux commissariats de la région parisienne, les missions du quotidien passent à la trappe. « On n’a plus le temps de s’occuper des tapages nocturnes, des différends entre personnes, des ivresses sur la voie publique, des missions de sécurité routière ou des simples prises de contact avec les citoyens. On ne fait plus le travail de policier », déplore un gardien de la paix des Haut-de-Seine. Autre exemple en Seine-Saint-Denis, où les patrouilles sont limitées, à raison d’une ou deux voitures maximum pour six communes. « Sur Bobigny, Drancy, Pantin, Les Lilas, Bagnolet, Bondy, on mutualise un véhicule pour faire l’ensemble des missions de police secours, parce qu’on a mobilisé l’ensemble des autres véhicules pour assurer des gardes statiques sur des lieux confessionnels ou des domiciles de personnes qui peuvent être exposées », explique un policier de Bobigny à France Info.
La faute à Vigipirate, mais aussi au manque d’effectifs. La présence des policiers se calcule désormais en pourcentage. En tant normal, le taux doit être de 60 %, c’est-à-dire 6 policiers présents sur une unité de 10 personnes. Après les attentats, entre janvier et avril, le ministère a réclamé 100 % de taux de présence. « Mais ça ne veut pas dire qu’il y a plus de policiers. Cela signifie que nous sommes de moins en moins, mais que nous devons être plus présents, peu importent les heures », raconte un autre brigadier de Seine-Saint-Denis.
Ils n’ont pas droit à la prime Guéant?
c’est vrai ils n’ont pas fait l’ENA!