Pour soulever le dôme du futur réacteur de l’EPR de Flamanville puis le poser au sommet du bâtiment réacteur nucléaire, une opération qui ne prendra pas plus d’une journée, EDF va devoir dépenser la coquette somme de 10 millions d’euros.

Comment s’étonner, après cela, que la facture du chantier de l’ EPR de Flamanville ait augmenté de 2 milliards d’euros en un peu moins de 2 ans ( voir Coût de l’ EPR de Flamanville) ?

Ce n’était pas prévu, à l’origine: c’est à la suite de l’épisode malheureux et toujours inexpliqué des 45 consoles métalliques défectueuses ( actuellement en train d’être remplacées) que les responsables du chantier EPR ont dû faire appel à la plus grande grue du monde: pour ne pas ralentir le chantier, en effet, d’autres bâtiments ont été construits, qui désormais font obstacle; du coup, les engins de levage initialement prévus sont inopérants…

La grue est belge et répond au petit nom de « Big Benny ». Construite initialement par le grutier Sarens pour démanteler les cheminées de Tchernobyl, elle peut atteindre 200 mètres de hauteur. Spécialisée dans les manutentions hors norme, « Big Benny » est capable de soulever les 300 tonnes du dôme de l’ EPR de Flamanville puis, à bout de bras, de les poser, à 130 mètres de distance, sur le futur réacteur. Un véritable tour de force qui interdit le moindre aléa et la moindre panne ! L’impressionnante grue arrivera au printemps en bateau, par petits morceaux, dans le port de Cherbourg pour rejoindre, par la route, la centrale de Flamanville. Il faudra alors près de 2 mois et demi pour assembler et monter ce sacré joujou ( et autant pour le démonter), puis attendre patiemment que le vent du Cotentin ne souffle pas à plus de 25 km/h – une gageure dans cette région – afin qu’il puisse opérer sans danger.

source: le canard enchainé