Balkany et les subventions aux associations de Levallois
Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret, a fait de touchants aveux, l’automne dernier. Alors que la loi interdit aux maires de gérer les associations qu’ils subventionnent, l’élu des Hauts-de-Seine a claironné qu’il faisait exactement l’inverse.
Cette petite scène s’est déroulée lors du conseil d’administration du LSC ( Levallois Sporting Club), une association loi de 1901 qui regroupe 14 000 adhérents et anime 32 sections sportives ( voir 80 000 euros pour les voyages des élus de Levallois-Perret ). Comme l’atteste le compte-rendu officiel de la réunion, signé par 2 administrateurs, Patrick Balkany a pris un coup de chaud quand le président de la section badminton a demandé à être consulté sur les décisions prises par la direction du LSC.
« Le principal actionnaire ( sic) du club, c’est la ville. C’est toujours l’actionnaire qui décide, et, par conséquent, c’est la ville qui décide. Le maire (…) prend seul les décisions« , a martelé Balkany. Avant de menacer: « Les personnes qui ne sont pas d’accord avec ses choix n’ont rien à faire au sein du club et sont libres de partir. » En fait d' »actionnaire », la commune est simplement un bailleur de fonds, ce qui lui interdit, justement, de « prendre les décisions ».
Ces mâles paroles risquent d’être prises au pied de la lettre par la chambre régionale des comptes et de nourrir des soupçons de « gestion de fait ». Les magistrats pourraient ouvrir une enquête qui obligerait l’élu à justifier l’intégralité des dépenses engagées par le club sportif. Histoire de vérifier que Balkany – qui a déjà été condamné en 1997 pour prise illégale d’intérêt – n’a jamais bénéficié directement ou indirectement de l’argent de son club. Le cas échéant, il devrait rembourser sur ses deniers personnels toutes les factures suspectes.
source: le canard enchainé