Parc de Puteaux : le maire fait payer tous les visiteurs plutôt que ceux qui le dégradent
Source : Metro
Un espace vert à accès limité. Excédée par les récentes dégradations dans le parc Lebaudy, au cœur de l’île de Puteaux, le maire UMP de la commune des Hauts-de-Seine, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, a pris une décision drastique. A l’avenir, il devrait en coûter 2 euros aux non-résidents de la ville pour respirer le bon air de cet espace public de 33 000 m2. Mise devant le fait accompli, la Ville de Neuilly-sur-Seine, propriétaire d’une partie de l’île, a saisi le préfet des Hauts-de-Seine qui a jugé ces arrêtés illégaux et a engagé des discussions avec Puteaux.
Des barrières renversées, un vol de câbles, des effractions dans le complexe sportif putéolien situé dans le parc, mais aussi des hurluberlus venus golfer et pique-niquer sur le terrain de rugby… Les exemples ne manquent pas, selon le cabinet de le maire de Puteaux, joint par metronews, pour justifier « la nécessité de préserver les intérêts des Putéoliens, qui supportent la charge des réparations dans le parc ». La mairie entend donc « contrôler » l’accès à son espace vert, tout en affirmant « ne stigmatiser personne ».
« On est à genoux »
Rencontrés ce mercredi, les promeneurs ne comprennent pas vraiment cette restriction qui ne devrait, selon eux, pas faire recette. « Si je dois payer, je ne viendrai plus courir ici », confirme un joggeur. Dilma, élève de seconde à Puteaux confirme : « Je ne connais personne qui donnera 2 euros pour venir au parc ».
L’histoire pourrait faire sourire, si elle ne mettait en péril le prestigieux club d’aviron de Neuilly. Créée en 1875, cette institution compte 600 membres, dont trois rameurs en équipe de France et un champion du monde bientôt privés de compétition. En effet, la mairie de Puteaux a également limité l’accès des véhicules au parc, seule porte de sortie pour le club situé à l’extrémité de celui-ci, côté nueilléen. « On est à genoux », lâche Vincent Martin, entraîneur du club, qui ne peut désormais plus transporter ses bateaux qu’entre 8h et 10h du matin, en semaine. Largement insuffisant.
Du côté du cabinet de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, on ne voit pas pourquoi la mairie accorderait un traitement de faveur à un club neuilléen quand les organisations sportives putéoliennes doivent, elles, laisser leurs véhicules à l’entrée du parc. Et la mairie de conclure, implacable : « Le problème, c’est qu’ils n’ont pas envie de marcher. »