Corse : les champions des congés et des voitures de service
Source : Le Figaro.fr
Le personnel de la collectivité territoriale de Corse (CTC) n’est pas à plaindre. Les quelque 1227 agents titulaires de la Région bénéficient d’avantages en or massif. Selon un rapport détaillé de la chambre régionale des comptes rendu public en juillet dernier, non seulement leurs effectifs ont bondi de 311 agents en cinq ans, soit une hausse de 34 %, alors que les magistrats avaient déjà pointé du doigt cette dérive dans leur rapport précédent. Mais leurs rémunérations ont progressé, à partir de 2010, à un rythme de 4 à 6 % par an, «nettement supérieur à l’évolution naturelle» liée au vieillissement des agents, compris entre 1,5 et 2 % par an, selon les magistrats. Par ailleurs, le coût des heures supplémentaires a augmenté de 76 % entre 2010 et 2013, une inflation à laquelle la Région aurait, depuis lors, «mis bon ordre». Enfin, les dépenses sociales pour les agents (Ticket-Restaurant, mutuelles, activités culturelles et sportives) ont été multipliées par trois en quatre ans, passant de 700.000 euros en 2010 à 2 millions en 2013. Résultat: une flambée des dépenses totales pour le personnel de 46 % entre 2008 et 2013!
Cela ne s’arrête pas là. Car ces heureux fonctionnaires régionaux peuvent profiter chaque année de près de 10 semaines de congé – soit 25 jours de congés payés, 14 jours de RTT, 4 jours acquis en 1991, et 5 jours «mobiles» accordés par le président de la Région – ce qui constitue sans doute un record parmi les Régions françaises.
«Nous avons essayé d’installer une pointeuse. Ce n’est pas facile. Nous avons été stoppés par les syndicats»
Les agents y ajoutent généralement, comme cela se pratique ailleurs, d’autres jours d’absence pour des motifs de santé ou familiaux. En Corse, le système est généreux: 3 jours pour le mariage d’un enfant ou un déménagement. La chambre régionale des comptes rappelle qu’elle avait déjà dénoncé «l’absence de système de contrôle effectif de la présence et du temps de travail» des agents de la CTC. Malgré les engagements de la CTC de mettre en place dès 2008 un suivi plus minutieux, rien n’a été fait. «Le présent examen de la gestion a permis de constater qu’aucun moyen de contrôle n’a été mis en place», notent les magistrats financiers. Du coup, l’actuel président du conseil exécutif de Corse, le divers gauche Paul Giacobbi a promis de rouvrir le dossier. En vain. «Nous avons essayé d’installer une pointeuse. Ce n’est pas facile. Nous avons été stoppés par les syndicats», a-t-il reconnu.
Le laxisme semble également de mise concernant l’absentéisme pour raisons de santé. Selon la chambre régionale des comptes, il est en pleine expansion, ce qui traduit «un déficit réel de gouvernance» de la CTC. Autre dérive pointée du doigt par les magistrats: le paiement des jours d’astreinte technique à certains agents, qui a augmenté de 77 % sans raisons apparentes. La chambre régionale des comptes a relevé des cas édifiants, comme celui de ce technicien dont les paiements liés à ces journées sont curieusement passés de 298 euros en 2011 à 4035 euros en 2013. Soumis aux critiques sur certaines défaillances de son contrôle, Paul Giacobbi a promis de mieux surveiller ces dépenses. Selon lui, elles auraient diminué en 2014, après un pic exceptionnel en 2013 dû au départ du Tour de France en Corse!
D’autres dérives étonnantes concernent les voitures. Tout d’abord, la CTC met 50 véhicules de service à disposition de certains agents, dont 34 sont attribués «à titre personnel». Ce sont autant de discrets avantages en nature. Ensuite, la Région a attribué 237 cartes de paiement d’essence pour 264 voitures de son personnel. Certains semblent en profiter largement. Comme ce conducteur d’une Audi Q3 Crossover, qui a fait successivement le plein, le 1er janvier 2013 à 15h45 à Nice, et à 18h34 à Lucciana en Haute-Corse, pour des carburants différents, sans plomb et diesel. La carte de paiement a donc servi pour deux véhicules au lieu d’un! Et cet agent n’est visiblement pas le seul dans ce cas. Les magistrats financiers concluent à une «absence totale de contrôle de l’utilisation des véhicules et des cartes de carburant».
C’est le dilemme Grec: comment faire vivre la population sans activité économique pour tous? Les grecs ont choisi de distribuer beaucoup de retraites, ici c’est autre chose.
Vous n’objecterez le refus du pointage, mais ce n’est pas facile d’accepter d’aller travailler si l’on ne se sait pas réellement responsable d’un travail utile, à faire
Les Corses sont tellement gavés qu’ils ont compris qu’il suffit de continuer à se faire gaver et ils se réservent tout le pactole: essayez de trouver un non-Corse dans leur administration!
C’est la corsisation des emplois, tu m’étonnes de tels avantages, on ne les laisse pas à n’importe qui. Il n’y a pas que la région : la ville d’ajaccio a des voitures qui font des pleins de 200 litres, et dépensent en essence de quoi faire ajaccio/bastia. Et tous les jours. Ce ne sont que des détails. Tous ceux qui ont essayé de faire un peu le ménage ont vite été mis à la porte. Et ceux qui rentrent avec un peu de zèle dans leur nouveau job, sont vite mis à la page, avec petit comité d’accueil dissuasif. Mais chut, faut rien dire, et se plaindre du taux de pauvreté de l’île, mais quand on voit les titulaires du rsa avec des voitures de 45 000 euros, on a du mal à compatir…