Les désamours de Joséphine-Baker
La piscine Joséphine-Baker est le plus récent des bassins parisiens, elle a ouvert ses portes en juillet 2006. Elle a coûté 17 millions d’ euros et connu maintes péripéties.
Joséphine-Baker est une piscine flottante, amarrée le long de la Seine. « Cet ouvrage unique au monde », bâti en respectant les très coûteux critères de Haute Qualité Environnementale (HQE) et les contraintes liées au site, classé patrimoine mondial de l’humanité, a coûté 17 millions € au contribuable parisien.
Touchée mais jamais coulée, la Joséphine a accumulé les galères depuis son inauguration. Des carreaux défectueux au fond du bassin avaient failli compromettre sa mise en service. Fin 2006, un incendie avait conduit à mettre à la porte la société qui assurait l’exploitation du site. En janvier 2007, la mairie avait dû admettre que l’ouvrage n’avait pas d’assurance-dommages.
Las, en novembre de la même année, la piscine est passée à deux doigts du naufrage. Une partie des flotteurs s’est remplie suite à une voie d’eau et a fait pencher dangereusement la structure de 5 600 tonnes. Un important dispositif de secours fut rapidement dépêché sur place : police, camions de pompiers, plongeurs, agents de sécurité de la Ville de Paris, bientôt rejoints par des pompes et une grue fournies par des opérateurs privés…
Fluctuat nec mergitur, « le Titanic municipal s’est refusé à sombrer dans les calmes eaux de la Seine » comme a joliment pu le dire Le Perroquet libéré. Joséphine-Baker n’a pu rouvrir qu’en juillet 2008.
Jean-Baptiste Leon