Un contribuable de Versigny, dans l’ Aisne, a en a marre d’ être une vache à lait. Il échange depuis quelques mois avec les services du Trésor public pour tenter de comprendre pourquoi le montant de sa taxe d’habitation est si élevé.

Lu sur le site de L’ Union :

 » Sur le moment, Fabrice Leroy a cru à une boulette du Trésor public. 1 134 euros ! La somme à régler qu’il découvrait en bas de son avis de taxe d’habitation 2008 (impôts locaux + redevance TV) le laissait pantois.

« Je venais de quitter le village de Commenchon où j’ai payé 248 euros pour l’année 2007. J’ai même retrouvé un avis de 2003 de 753 euros pour ma maison du centre-ville de Chauny avec piscine. Là, je me suis installé avec ma famille à Versigny.

C’est simple : il n’y a rien. Aucun service, l’assainissement est individuel… Quand on voit la somme à régler, c’est de la folie ! », lâche énervé Fabrice Leroy.

 » Marre d’être une vache à lait « 

Sauf qu’il n’était pas au bout de ses surprises. Rebelote un an plus tard. Le Trésor public en remet au passage une bonne couche. Cette fois-ci, l’avis 2009 se chiffre à 1 354 euros, soit 220 euros d’augmentation.

« Non, là c’est trop. Je me suis dit qu’il y avait un truc. Il y en a marre d’être une vache à lait sans broncher. Quand j’en discute avec mon entourage, tout le monde tombe des nues. Une somme pareille pour habiter dans une bourgade où il n’y a rien », s’emporte le contribuable Leroy.

Alors il épluche sérieusement les données de son avis d’imposition : sa situation familiale n’a pas évolué, ni les revenus de son ménage…

Très vite, il met le doigt là où ça fait mal : sa maison en bois. La bâtisse a du cachet. Fabrice Leroy n’en est pas peu fier. Pour une simple et bonne raison. « On a tout fait nous-même avec ma femme. Ça nous a demandé neuf mois de boulot. Je n’ai rien demandé à personne, reçu aucune subvention de quiconque », explique-t-il.

 » Arrêter de taper sur les classes moyennes « 

Le fisc, lui, a sorti sa calculette et les textes applicables pour ces 158 m² retenus en surface habitable (soit 8 pièces). Et la machine d’appliquer les taux et de débiter un tarif de 1 354 euros. L’homme a alors décidé de prendre le taureau par les cornes et de contester cette somme. Le Trésor public, lui, ne trouve pas matière à rectification.

Ce qui le chagrine surtout, c’est la classification de sa maison en catégorie 5. « Les impôts m’indiquent dans leur réponse écrite que ce classement s’explique par l’aspect architectural de la maison, de la qualité des matériaux employés, de sa conception… Mais le plus gros, c’est que cette catégorie 5 correspond pour Versigny à des maisons ayant quatre pièces et comportant l’eau, l’électricité, le chauffage, WC et salle d’eau, cuisine et salle de bain exclues ! C’est se moquer du monde. Il paraît que c’est le tarif à Versigny.

Tout le monde se tait de peur de je ne sais quoi. D’ordinaire, je ne suis pas un râleur. Mais là, il faut arrêter de taper sur les classes moyennes. Même si on bosse à deux avec ma femme, on n’est pas riche quand on voit tout ce qu’on nous taxe. J’entends naturellement faire appel de la décision du Trésor public devant la justice comme le droit m’y autorise. »

Exonéré jusqu’ici de taxe foncière, Fabrice Leroy attend aussi fébrilement une autre note qui devrait arriver sous peu : les impôts fonciers.
Une note qui s’annonce salée à en juger par le coup de bambou décidé par le Conseil général, certes contrebalancée par un allégement pour les locataires.
Son président, Yves Daudigny, l’a d’ailleurs expliqué sa démarche dans un récent courrier adressé à tous les foyers axonais. « J’ai d’ailleurs écrit par deux fois à ce monsieur. Il ne m’a jamais répondu », souffle-t-il  » .

Ludovic Barbarossa

Source : L’ Union