Le 13/11/2014

La justice européenne se prononce contre le « tourisme social » dans l’Union

L’Europe dit non au « tourisme social ». Dans un arrêt, publié mardi 11 novembre, la Cour de justice européenne établit un lien direct entre droit de séjour et droit àbénéficier des prestations sociales dans un pays. Elle énonce clairement le fait qu’un ressortissant d’un pays de l’Union ne respectant pas toutes les conditions ouvrant à un droit de séjour dans un autre pays européen peut s’y voir refuser des prestations sociales.

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Source : LeMonde.fr

Cet arrêt peut être lu comme un veto au « tourisme social ». Une décision qui« apporte de la clarté » parce qu’elle signifie que « la liberté fondamentale de circulation ne signifie pas liberté totale d’accès à l’aide sociale », a réagi la Commission européenne.

La Cour de Luxembourg avait été saisie en 2013 par le tribunal social de Leipzig, en Allemagne, à propos d’un litige opposant à deux ressortissants roumains, Elisabeta Dano et son fils, Florin, à l’agence pour l’emploi de Leipzig. Celle-ci refusait de leur octroyer des prestations sociales.

S’appuyant sur une directive relative au droit des citoyens de l’Union européenne(UE) de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres, la Cour a établi que Mme Dano séjournait en Allemagne depuis plus de trois mois et moins de cinq ans et devait donc, à ce titre, disposer d’un titre de séjour. Or, « elle ne cherchait pas de travail au moment des faits » et n’avait pas les moyens desubvenir seule à ses besoins et à ceux de sa famille. Elle ne pouvait doncprétendre à ce droit de séjour ni, partant, « à une égalité de traitement avec les ressortissants de l’Etat membre d’accueil ».

« Message clair envoyé à Londres »

L’un des objectifs de la législation en vigueur, rappelle la Cour, est d’« éviter que les citoyens de l’Union ressortissant à d’autres Etats membres deviennent une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale de l’Etat membre d’accueil ».

A en croire Bruxelles, l’arrêt est de nature à faire taire ceux qui accusent l’UE de laxisme. « La décision de la Cour du Luxembourg ne remet pas du tout en question le principe de circulation des personnes, assurait, mardi, une porte-parole de la Commission. Au contraire, elle conforte les traités, en montrant qu’ils comportent des flexibilités dont les Etats membres peuvent faire usage. »

En Allemagne, la plupart des partis politiques se sont félicités d’une décision censée mettre fin aux abus. Mais les grands partis se sont gardés d’attaquer le principe fondamental de la libre circulation. Aydan Özoguz (SPD), ministre d’Etat chargée de l’intégration, a estimé « bon que les agences pour l’emploi aient clairement les moyens d’agir ». Pour Gerda Hasselfeldt, chef de la CSU bavaroise au Bundestag, ce jugement va accroître l’acceptation par les citoyens de la libre circulation en Europe.

« La décision de la Cour est la preuve que les Etats membres peuvent luttercontre le tourisme social sans remettre en cause la liberté de circulation des citoyens. (…) C’est un message clair envoyé aux Etats membres, et au premier ministre britannique en particulier », a appuyé Manfred Weber, le chef du groupe des conservateurs (PPE) au Parlement européen.

La Cour de Luxembourg n’a pourtant pas clos le débat. Au Royaume-Uni, où celui sur les aides sociales accordées aux immigrés fait rage, suscitant des tensions entre le premier ministre, David Cameron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, on se félicitait. « Les touristes sociaux de l’UE menacés d’être renvoyés chez eux », titrait le Daily Telegraph, mercredi. « Cette décision souligne ce que nous disons depuis déjà un certain temps : la liberté de circulation n’est pas un droit absolu », commentait, la veille, Iain Duncan Smith, secrétaire d’Etat au travail et à la retraite. Et d’insister : « L’Union européenne a besoin d’un cadre réglementaire plus clair, permettant aux pays membres de restreindre davantage l’accès à leur système de protection sociale. »

Publié par Rédaction le 13/11/14

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Par TIARD Martine, le 14/11/2014

Cette décision est à étendre de toute urgence à l’immigration hors UE. Pas d’AME, et pas d’aide sociale pour tous ces intrus du sud qui ne viennent chez nous et en Europe que pour les aides. Sans aide, ils ne viendront pas ! Décision URGENTE et OBLIGATOIRE pour toute l’Europe.

Par jtitus1, le 17/11/2014

Mais voila qui aura le courage de faire respecter cette loi qui aujourd’hui nous coute de part simplement L’AME a la hauteur de 800 millions d’euro. Sans compter les aides aux femmes seules avec enfants. Les soins pour les étrangers qui repartent sans régler la facture. Nous allons économiser alors PEUT ÊTRE 3 a 5 MILLIARDS PAR AN, ne rêvons pas nos responsables ne se mouilleront pas sur se sujet.

Par reiller, le 25/11/2014

Attention dans bien des cas il s’agit d’étrangers en vacances dont l’hôpital a mal enregistré les coordonnées!

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