Le 22/01/2016

Lyon : 10.600 euros net par mois pour Guy Walter, directeur de la Villa Gillet et des Subsistances

Les magistrats de la Chambre régionale des comptes ont étudié le fonctionnement et la gestion de cette structure culturelle. Le Progrès a pu consulter leur rapport provisoire (1). La gouvernance de l’association, la rémunération et les frais du directeur, ainsi que le contrôle des financeurs sont en ligne de mire.

Source : Le Progrès

Villa Gillet - Lyon

Après les Subsistances, c’est au tour de la Villa Gillet d’être examinée par la Chambre régionale des comptes. La CRC n’a pas encore publié le rapport concernant cette structure culturelle, mais Le Progrès a pu consulter les observations provisoires portant sur la période 2008-2013 (1).

Les deux structures sont proches à plusieurs égards. Géographiquement, on les relie en vingt minutes à pied. Les Subsistances, lieu de création et de diffusion, longent le quai de Saône. La Villa Gillet, structure culturelle tournée vers la littérature et les sciences humaines, est perchée à la Croix-Rousse. En termes de statuts, les deux sont gérées par des associations à but non lucratif fonctionnant essentiellement avec des subventions publiques : la Région, la ville de Lyon, la Métropole, le Centre national du Livre versent les plus grosses sommes. Depuis 2002, elles sont dirigées par le même homme, Guy Walter.

D’après la CRC, elles partagent aussi, en coulisses quelques points problématiques. En premier lieu un mode de gouvernance non conforme à celui d’une association loi 1901. « Le conseil d’administration s’est effacé au profit de la direction », indique le rapport publié fin septembre sur les Subsistances. De même, pour la villa Gillet, les magistrats financiers estiment que « le conseil d’administration ne joue pas son rôle » et décrivent une direction salariée « prédominante ».

La personnalité de Guy Walter y est pour beaucoup. [I]l a considérablement développé les activités de la Villa Gillet notamment avec deux festivals, les Assises du roman en 2007 et Mode d’emploi, festival de sciences sociales et philosophie depuis 2012. Selon l’enquête de la CRC, ce directeur bénéficie d’une certaine latitude pour ses rémunérations. En cinq ans, son salaire brut annuel a augmenté de 55 %, passant de 68 170 € en 2008 à 105 690 € en 2013, soit 8 800 € bruts par mois. À partir de 2010, il s’arrondit d’une prime mensuelle d’environ 2 000 €, pour l’organisation du festival Walls and Bridges. Cette prime sera intégrée au salaire en 2012. Avec la rémunération pour la direction des subsistances (4 600 € bruts par mois), Guy Walter gagne environ 10 600 € nets par mois.

S’y ajoutent des remboursements de frais. Taxis, restaurants, déplacements et dépenses divers (téléphone, documentation) atteignent 57 000 € sur l’année 2013. Lorsqu’on ajoute les frais de Guy Walter sous sa casquette Subsistances, c’est 68 000 € soit environ 5 600 € par mois.

Autre élément saillant concernant les deux structures, la CRC remarque que l’État et les collectivités s’intéressent peu à la façon dont l’argent public est dépensé. Pour les Subsistances, ils qualifiaient de « minimal » le contrôle de la ville de Lyon, principal financeur. À la villa Gillet « le suivi et le contrôle exercés par les collectivités publiques sont insuffisants », assènent les magistrats.

(1) Les observations provisoires ont été transmises à la Villa Gillet et à ses financeurs. Il peut donner lieu à des réponses et à des auditions de ceux-ci qui permettront d’établir le rapport définitif probablement rendu public courant janvier.

Publié par Rédaction le 22/01/16

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