Le grand gaspillage des voyages d’ étude internationaux
Les élus locaux utilisent fréquemment les voyages d’étude pour se balader à travers la planète sans bourse délier. Communes, départements, régions se tournent vers l’international sous deux prétextes : servir de grandes causes humanitaires ou promouvoir l’image de la région à l’étranger afin d’attirer les investisseurs, les touristes et les chefs d’entreprise.
Certains élus ont presque un siège réservé à l’année tant ils empruntent les longs courriers. Selon le mensuel Capital, Jean-Philippe Bayon, ancien vice-président Verts, délégué à la solidarité internationale et à la coopération décentralisée de la région Rhône-Alpes, a presque autant voyagé que le ministre des Affaires étrangères. En trois ans, il a effectué 35 voyages, visité plus de 20 pays et consommé plus de 100 000 euros en billets d’avion durant la seule année 2008 !
Pour se déplacer certains élus ne lésinent pas sur les moyens. A la suite de la mise en examen de l’ex-maire socialiste de Henin-Beaumont (Pas-de-Calais), Gérard Dalongeville, le parquet a dressé un bilan sévère du train de vie de certains élus, couleur « rose mafia ». La commune d’Hénin-Beaumont a notamment réglé – pour pas moins de 101 000 euros – la location d’avions-taxis pour des voyages d’agrément vers Biarritz, le Touquet ou le Luxembourg.
Les « petits élus » sont également tentés par les balades exotiques. La communauté de communes du Pays de la Marche (2 600 habitants, dans l’Orne) finance, par exemple, des forages au Mali, ce qui a constitué un prétexte pour justifier un déplacement sur place et vérifier que les fonds sont bien employés. La somme engagée par la communauté rurale est de 1 500 euros par an, soit le prix d’un billet aller-retour Paris-Bamako. 1 500 euros, c’est près de la moitié des impôts que la communauté rurale collecte chaque année…
Et, lorsqu’ils ne partent pas eux-mêmes en vacances aux frais de Marianne, certains élus n’hésitent pas à gâter leurs enfants. Début
2013, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire UMP de Puteaux (Hauts-de-Seine) a, par exemple, confessé devant son conseil municipal que sa fille avait passé une semaine de vacances à l’oeil dans un hôtel que la Ville possède à La Clusaz (Haute-Savoie). Tout le dernier étage de ce très bel hôtel-chalet avait été réservé pour elle. Le coût de ce séjour n’a pas été communiqué. Mais comme le dit la formule : quand on aime on ne compte pas, surtout avec l’argent des contribuables !
Article extrait de:
Les Dossiers du Contribuable: Elus, syndicalistes, fonctionnaires de Bercy… Ils partent en vacances avec votre argent !
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