Le 10/07/2015

Dette publique à 97,5% du PIB : « pas significatif » selon Bercy

La France n’a jamais autant été endettée. Paradoxalement, la faiblesse des taux lui permet d’économiser chaque année 2 à 3 milliards d’euros sur la charge de sa dette

Source : L’Opinion

Les faits – Après avoir gonflé de 51,6 milliards d’euros au premier trimestre, la a atteint fin mars un record de 2089,4 milliards d’euros. Avec un taux d’endettement de 97,5% du PIB, la France s’apprête à rejoindre le club des six pays de la zone euro dont la dette dépasse les 100%. A Bercy, on minimise une évolution jugée «pas significative».

Loin d’être stabilisée, la dette française s’est envolée de plus de 50 milliards d’euros au premier trimestre pour atteindre un nouveau record de 2089,4 milliards d’euros. Selon les données de l’Insee publiées mardi, le taux d’endettement du pays a ainsi atteint 97,5% du PIB fin mars. C’est 10 points de plus qu’en mai 2012, soit 236 milliards d’euros de dettes accumulées en trois ans (contre 613 milliards pour le quinquennat Sarkozy). Dit autrement, la facture de chaque Français a augmenté de plus de 3500 euros depuis l’élection de François Hollande, à 31500 euros. Un niveau bien supérieur aux prévisions du gouvernement qui, selon les engagements couchés dans le programme de stabilité, ne voit pas la dette dépasser 96,3% du PIB en fin d’année, grimper à 97% fin 2016 puis redescendre à 96,9% en 2017 et 95,5% en 2018.

Stabilisation. Pas d’inquiétude pour autant du côté du ministère des Finances, où l’on affirme que «l’évolution du premier trimestre n’est pas significative». Cette poussée de dette serait due aux importantes émissions de début d’année, l’Agence France Trésor ayant profité des taux bas pour réaliser une grosse partie de son programme annuel. Bercy attend par ailleurs des rentrées d’impôt sur le revenu, d’impôts locaux et d’ISF, qui permettront de stabiliser, voire de baisser la dette au deuxième semestre. Effectivement, le niveau de dette publique a plutôt tendance à baisser au troisième trimestre… mais repart de plus belle à la hausse au quatrième trimestre, et finit inexorablement à un niveau supérieur à l’endettement de début d’année. « Nous maintenons notre prévision de dette de 96,3% du PIB en fin d’année », indique cependant un collaborateur de Christian Eckert.

Au sein des trois administrations publiques, c’est l’Etat qui est le principal contributeur à la hausse de la dette cette année, avec un bon de son endettement de 37,1 milliards, à 1669,4 milliards. « Cela n’a rien d’étonnant dans la mesure où le déficit de l’Etat s’est aggravé de 10 milliards d’euros par rapport à la prévisions », réagit Gilles Carrez. Le président (LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale aura l’occasion d’interpeller le ministre des Finances Michel Sapin et son secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert mercredi matin à l’occasion de l’audition sur la loi de règlement.

Mouvements contradictoires. De son côté, la Sécurité sociale a aggravé son endettement de 15,8 milliards (contre une progression de seulement 4,6 milliards d’euros l’année dernière), à 232,6 milliards d’euros. Seules les collectivités locales, qui ont drastiquement coupé dans leurs investissements l’année dernière, ont réduit leur endettement de 800 millions d’euros, à 187,4 milliards d’euros. Un résultat qui cache des mouvements contradictoires. Les communes ont réduit leur endettement de 1,1 milliard et les départements de 600 millions. Par contre, la dette des régions a augmenté de 700 millions d’euros.

Reste qu’après avoir franchi les 2000 milliards d’euros de dette l’année dernière, la France pourrait bientôt franchir une autre barre symbolique : celle d’une dette équivalent à 100% de son PIB. Le pays rejoindrait alors le petit club des six pays de la zone euro dont la dette s’affiche à trois chiffres (Belgique, Irlande, Grèce, Italie, Chypre et Portugal). « Tout dépendra du niveau de la croissance, qui pourrait être impacté par un choc extérieur, comme une sortie de la Grèce de la zone euro », a commenté mardi l’ancien ministre du Budget Eric Woerth. La Cour des comptes a récemment chiffré à 1,9% la croissance nécessaire pour stabiliser la dette. On en est encore loin. Peu importe. «La question de la dette n’intéresse plus personne, déplore Gilles Carrez. Plus en s’endette et moins ça coûte cher». Jusqu’au moment où les taux d’intérêt d’emprunt remonteront. La facture se chiffrera alors en milliards d’euros.

Publié par Rédaction le 10/07/15

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Par reiller, le 12/07/2015

Ce ministre nous explique avec aplomb que l’exemple Grec est à suivre, car nous suivons exactement la même ornière que les grecs: ce déficit permanent sert à des tas de choses plus ou moins avouables, mais pas à muscler nos exportations ni à réduire nos importations! Comparez la situation des deux pays, trop de fonction publique ,trop de retraites, pas assez d’exportations,…

Par JEAN MEYER, le 13/07/2015

NE PUBLIEZ PLUS DE TELS ARTICLES HONTEUX; JUSQU’A CE QUE LES FR Détruisent CES SALES INDIVIDUS COUPABLES ET RESPONSABLES. TOUT CE JOLI MONDE à la GUILLOTINE, SANS EXCEPTION.

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