Les promesses non tenues de Delanoë
Des façades haussmanniennes démolies sur une centaine de mètres rue de Rivoli, une maison Louis XVI mise à bas dans les voies adjacentes… C’est le bilan au bulldozer du projet de réaménagement des anciens magasins parisiens de La Samaritaine, présenté par le groupe LVMH de Bernard Arnault et accepté par la mairie de Paris.
A la place de ces vieilleries, le roi du luxe et l’agence d’architecture japonaise Sanaa entendent édifier un mur de verre ondulé supposé « refléter la ville alentour« . Une création qualifiée de « rideau de douche » par 2 associations de défense de l’environnement, qui ont saisi les tribunaux pour essayer de bloquer les travaux.
Avant de tout raser, LVMH et la municipalité n’ont tenu aucun compte de l’opposition de la vénérable Commission du vieux Paris. Cette assemblée savante, où siègent des spécialistes de l’histoire et de l’architecture nommés par le maire, ne dispose – il est vrai – que d’une voix consultative sur les questions d’urbanisme. Et son opinion ne pèse jamais lourd quand il s’agit de projets soutenus personnellement par Delanoë.
Delanoë a, par exemple, ignoré l’avis de la commission qui plaidait pour la conservation intégrale de la halle Freyssinet ( XIIIème arrondissement). Ce bâtiment, célèbre pour la finesse de ses voûtes de béton, a finalement été sauvé par le gouvernement Fillon, qui l’a classé monument historique à la veille de la présidentielle.
Du côté du bois de Boulogne, Delanoë s’est surpassé pour son projet de reconstruction de Roland-Garros qui empiète sur le site protégé des serres d’ Auteuil. En 2011, il a carrément interdit à la commission d’émettre la moindre opinion sur le sujet, malgré les hurlements de protestation de ses membres. Les serres n’ont dû leur salut – provisoire ? – qu’à l’annulation, pour vice de forme, des décisions du Conseil de Paris…
Dans la même veine autoritaire, la mairie a débarqué voici 2 ans la secrétaire générale de la commission, l’historienne Marie-Jeanne Dumont, jugée pas assez accommodante. Pour plus de sûreté, son remplaçant n’a même plus le droit de répondre aux journalistes – du jamais-vu à la Commission du vieux Paris, même sous Chirac, qui pourtant démolissait les vieilles baraques à qui mieux mieux.
Ultime moyen de pression: après chaque réunion de cet aréopage, le public doit attendre plus de 2 ans ( sic!) pour avoir le droit de lire ( sur internet) le compte rendu complet de ses travaux. Entre-temps, les marteaux piqueurs ont eu largement le temps de passer à l’action…
Aujourd’hui, le cabinet de Delanoë assure aux journalistes que « 80% » des voeux présentés par ces empêcheurs de bétonner en rond sont respectés par la municipalité. Ce chiffre est pourtant impossible à vérifier car – contrairement à ses engagements – le maire n’a jamais publié le moindre bilan sur le sort réservé aux recommandations de la Commission du vieux Paris. Mais Delanoë s’est peut-être accordé un permis de démolir ses propres promesses…
Article extrait du Canard enchaîné du 12/06/13
On voit que delanoé est non seulement un ripou socialo mais encore un zomo : ça ne tient pas compte des avis des autres puisque c’est « eux » qui ont toujours raison!
Personne ne résiste à Bernard Arnault qui, soit dit en passant, a accumulé une fortune d’une trentaine de milliards…en une trentaine d’années. Alors ou on dit bravo l’artiste ou bravo l’escroc, au choix.
Ce qui est écrit en ce qui concerne la rue de Rivoli et la Samaritaine est faux, ce qui existe n’est qu’une façade!!!! et le façadisme y en a assez, j’encourage Delanoë est celle qui va lui succéder à avoir du courage et de l’audace en matière d’Urbanisme et d’Architecture. La rue de Rivoli entre la rue du Louvre à l’Hôtel de Ville à l’Hôtel de Ville n’est qu’une suite d’immeubles sans intérêt et plus laids les uns que les autres. On peut ne pas suivre LVMH dans certains choix, celui de la Samaritaine rue de Rivoli est un pavé dans la mare conservatrice de Paris!J’ai même proposé et LVMH n’a pas dit non, que l’on pose une bâche sur cet immeuble pour montrer ce que cela va devenir.
quand on veut changer de civilisation,on détruit aussi,, sans remords aucun,tout ce qui fait son histoire et patrimoine!
Vous oubliez de préciser que LVMH est l’employeur de Christophe Girard, maire du 4ème et ancien adjoint à la culture de B. Delanoë. Mais ceci n’a sûrement rien à voir avec cela.