Une enquête a été ouverte en 2012 sur ce que l’on appelle désormais le Kazakhgate, une affaire d’Etat portant sur la vente d’ hélicoptères au Kazakhstan et visant directement des proches de Sarkozy.

Nicolas Sarkozy est encore indirectement visé par une sombre affaire impliquant ses proches et conseillers ( voir Sarkozy dans le viseur de la justice pour le financement de sa campagne). Deux juges ont en effet ouvert une enquête au printemps 2012 pour blanchiment en bande organisée, corruption d’agents publics étrangers, complicité et recel dans le cadre de la vente de 45 hélicoptères Eurocopter de la France au Kazakhstan en 2010, lorsque Sarkozy était au pouvoir, pour un montant avoisinant les 2 milliards d’euros. La justice soupçonne le versement de rétrocommissions en France derrière ces contrats d’armement signés avec le Kazakhstan.

Jean-François Etienne des Rosaies et Nathalie Gonzalez-Prado, 2 proches de Sarkozy, ont été placés en garde à vue en septembre dans le cadre de cette enquête sur la vente d’hélicoptères au Kazakhstan, et des perquisitions ont été effectuées à leurs domiciles. Jean-François Etienne des Rosaies était chargé de mission au cabinet de Nicolas Sarkozy à l’Elysée de 2007 à 2010, et Nathalie Gonzalez-Prado était chargée de mission de Claude Guéant lorsqu’il était secrétaire général de l’Elysée.

Pour conclure ces contrats d’armement, la justice suspecte Nicolas Sarkozy d’avoir fait pression sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, afin de sauver les têtes de 3 hommes d’affaires d’origine kazakhe poursuivis en Belgique. Ces 3 oligarques avaient alors bénéficié d’une loi d’exception votée à la hâte pour leur permettre d’éviter la prison.

Deux intermédiaires et Me Degoul, une avocate niçoise proche de l’Elysée en 2010, sont quant à eux suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions. Ils ont été mis en examen en septembre.

Tracfin avait signalé au parquet de Paris des mouvements de fonds suspects, plus de 300 000 euros, sur les comptes de Jean-François Etienne des Rosaies, à quelques semaines des élections présidentielles de 2012. Une enquête préliminaire visant l’ancien conseiller de Sarkozy avait alors été ouverte, avant l’ouverture d’une information judiciaire en mars 2013.

La justice doit désormais vérifier que les transferts de fonds suspects détectés par Tracfin ont bien un lien avec la vente d’hélicoptères au Kazakhstan sous la présidence de Sarkozy. Le Kazakhgate sera-t-il le scandale de trop pour Nicolas Sarkozy ? ( Voir aussi Le Qatar a-t-il financé le divorce de Nicolas Sarkozy ?)

source: lemonde.fr