Le 25/06/2010

Pont-Saint-Esprit : les plaintes des contribuables s’ accumulent

Excédés, pressurés, les contribuables de Pont-Saint-Esprit (Gard) usent de tous les moyens (légaux) pour obtenir la démission de leur maire, qui a ruiné leur ville. « Baumet, démission ». Voilà ce qu’on a pu entendre au dernier conseil municipal de Pont-Saint-Esprit. Les manifestants contribuables n’ont pas été autorisés à entrer. Ceux qui avaient pu se glisser malgré […]

Excédés, pressurés, les contribuables de Pont-Saint-Esprit (Gard) usent de tous les moyens (légaux) pour obtenir la démission de leur , qui a ruiné leur .

« Baumet, démission ». Voilà ce qu’on a pu entendre au dernier de Pont-Saint-Esprit.

Les manifestants contribuables n’ont pas été autorisés à entrer.

Ceux qui avaient pu se glisser malgré les fouilles à l’entrée, en ont profité pour jeter des faux billets de « 500 euros spiripontains » à l’effigie du maire, pour faire passer un message simple : « A Pont-Saint-Esprit, on jette l’argent par les fenêtres ». Le maire a alors suspendu la séance, tandis que les évacuaient manu militari les contribuables.


La séance a repris quelques minutes plus tard avant d’être une nouvelle fois interrompue après un très vif débat entre Gilbert Baumet son groupe d’opposition municipale.

Rien ne s’est arrangé, en effet, à Pont Saint Esprit, depuis ce rapport – accablant- de la Chambre régionale des de 2008, qui faisait apparaître une situation ahurissante : 23 millions d’euros d’emprunts, un trou de trésorerie de 14 millions et 6 millions de impayées. L par habitant était à l’époque de 2 600 euros. Il serait aujourd’hui de plus de 3000 euros d’après Virginie Subtil, présidente du Rassemblement des contribuables spiripontains.

Du coup la Ville a augmenté spectaculairement les locaux : de 56 à 80 % de hausse selon les cas. Il a bien fallu financer les embauches multiples à la mairie et les folies de la municipalité.

« Jusqu’en 2000, sa gestion (de Gilbert Baumet, ndlr) a été médiocre. Depuis, elle est catastrophique, explique Virginie Subtil. Il a embauché en masse : il y a eu jusqu’à 580 employés à la mairie ! Pour une ville de 9560 habitants, c’est un record absolu. Et puis il y a eu des fêtes grandioses, des feux d’artifices, des concerts… Pendant ce temps, notre patrimoine, qui date du XIIe siècle, tombe en ruine, nos rues sont défoncées, la piscine a été fermée l’année dernière. Elle a été rouverte, mais elle n’est plus aux normes… »

Pour parvenir à ses fins, les manifestations, aussi nombreuses soient-elles, ne suffisent pas. Il a fallu porter le fer sur le terrain judiciaire. Le Rassemblement des contribuables spiripontains a porté le 2 avril auprès du procureur de la République de Nîmes pour « détournement de fonds et biens publics » contre le maire de Pont-Saint-Esprit, Gilbert Baumet, et contre son adjointe à la culture.

Concernant cette dernière, le procureur financier de la chambre régionale des comptes (CRC) a transmis un dossier le 1er février au TGI de Nîmes pour dénoncer « l’utilisation de cartes de carburant à la disposition des élus locaux et utilisées par eux à des fins personnelles ».

De son côté le maire, Gilbert Baumet, accuse le préfet de « collusion » avec ses opposants et l’association des contribuables, prenant prétexte des quelques rencontres qui ont eu lieu, pourtant de façon furtive.

« Pour rencontrer le secrétaire général de la Préfecture, nous avons dû manifester devant ses fenêtres », lance Virginie Subtil. Mais nous n’avons pas rencontré le Préfet lui-même».  Le préfet a dû publier un communiqué de presse pour rétablir les faits.

A cela s’ajoute un bras de fer entre l’Etat et la Ville : le préfet a en effet déposé un recours auprès du Conseil d’Etat, pour que l’arrêté notifiant la démission du maire soit officiellement et définitivement reconnue. Un incroyable imbroglio judiciaire ! Une chose est sûre : « Les Spiripontains ne veulent plus de leur maire », lance Virginie Subtil.

Cerise sur le gâteau : le maire, Gilbert Baumet, par qui le scandale est arrivé, a été professeur de à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence jusqu’en mai 2008. Il ne l’a été qu’à la demande de Philippe Séguin, alors administrateur de l’école – et premier président de la Cour des comptes. Ça ne s’invente pas.

Amédée Dubuis

Publié par Observateur le 25/06/10

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Par Beyle, le 25/06/2010

Comment se fait-il que la ville ne soit pas encore sous la tutelle du préfet ?

  • Par Fred, le 25/11/2010

    Virer un maire ou un élu quelconque qui détourne des fonds publics, c’est bien !
    Mais il faudrait en + (et surtout) les faire REMBOURSER + LES DESTITUER À VIE DE LEURS DROITS CIVIQUES.

    On comblerai très vite le déficit de la France en faisant ça auprès des Balkani, Sarkozy, Longuet, Balladur et tous les politicards de tous bords confondus.

    Vivement une 6ème république, qui donne réellement le pouvoir et le contrôle au peuple et qui condamne les abus de ceux qu’on a élus au même titre qu’un citoyen de base !
    A bas les privilèges !

    Par Gourdon, le 25/11/2010

    Je suis d’accord avec les propos de Fred on est gouverné par des voleurs pourquoi ne sont ils pas punis et virés à vie de leur poste au lieu de s’enrichir sur les ouvriers et petits salaires quand on voit que Sarko n’a pas payé ses impôts et la dette qu’il doit au fisc, les sénateurs absents à l’Assemblée qui ont un salaire jusqu’à 20 000 euros mensuel plus les avantages plus retraite 1 800 euros au bout de 5 ans alors qu’un ouvrier doit travailler 41 ans et plus pour avoir un salaire moindre ils devraient avoir honte de nous faire payer des impôts

    Par PONSARD, Patrice, le 25/11/2010

    Il est incompréhensible qu’il ait été réélu au conseil municipal par la population en 2008, compte tenu de la médiocrité de sa gestion antérieure…
    Mais parfois hélas les citoyens sont bien naïfs et surtout ignorants ou indifférents!
    Ceci dit il est étonnant que la trésorerie locale n’ait pas réagi, même si ce n’est pas expressément dans ses compétences, elle pouvait toujours faire un signalement au préfet ou au TPG.
    De même l’opposition municipale et les citoyens auraient dû saisir le préfet plus tôt, le vrai  » patron » d’un maire c’est quand même le préfet, même si parfois pour des raisons, disons de basse politique, il doit y regarder à deux fois avant d’intervenir…
    D’un autre côté, rien n’oblige un maire à démissionner, même les plus fortes pressions, seul le préfet peut le démettre de ses fonctions, après aval du Conseil des Ministres le cas échéant…

    Par Spiripontain, le 25/11/2010

    Si Gilbert Baumet a été réélu en 2008,c’est en trichant : mensonges sur l’état des finances en cachant les rapports accablants de la Chambre régionale des comptes, et en manipulant et en faisant pression sur une partie de la population de Pont-Saint-Esprit(fragile et précaire).Comme partout , seuls 48 %des habitants payent des impôts.L’Etat a laissé ce maire massacrer notre ville faire pendant des années.

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