Le 21/11/2008

0,01% des associations touchent 55 % des subventions publiques !

L’association Contribuables Associés défend les intérêts des contribuables français. Contribuables Associés a été crée en 1990 et compte 146 000 membres. Benoîte Taffin, son porte-parole, dénonce la persistance du gaspillage d’argent public dans le domaine des subventions aux associations. Interview de Benoîte Taffin. Contribuables Associés a publié, en août 2008, une brochure intitulée « Subventions […]

L’ Contribuables Associés défend les intérêts des contribuables français. Contribuables Associés a été crée en 1990 et compte 146 000 membres. Benoîte Taffin, son porte-parole, dénonce la persistance du gaspillage d’argent public dans le domaine des aux associations.

Interview de Benoîte Taffin.

Contribuables Associés a publié, en août 2008, une brochure intitulée « Subventions aux associations : L’État brouille les cartes ». Les chiffres mis en avant font froid dans le dos.

Le premier, sur lequel j’aimerais attirer l’attention des internautes, est celui-ci : 0,01% des associations touchent à elles seules 55 % des subventions publiques! Le second, c’est que les cinq associations les mieux dotées totalisent 14,5 % de l’argent des contribuables.

Ces associations ont-elles un point commun?

Oui, elles dépendent toutes des ministères, et elles n’ont que peu de rapport avec les fonctions régaliennes de ceux-ci. En effet, plus de 23 millions d’euros attribués à l’Association pour le logement du personnel des financières ne me paraît pas exactement relever d’un effort en faveur du rayonnement international de la France. Il en va de même des 10 millions d’euros accordés à l’ Association pour la gestion de la restauration des financières. Que les fonctionnaires de Bercy puissent se loger et manger dans les meilleures conditions possibles ne me semble pas relever des priorités gouvernementales !

L’État a donc gardé ses mauvaises habitudes?

Oui, dans le domaine du gaspillage, nous observons une sorte de regrettable continuité. Les bénéficiaires de l’argent du sont toujours les mêmes. Ajoutez à cela l’absence de contrôle, le clientélisme, la propension qu’a l’ à s’autofinancer derrière des associations gigognes et vous constaterez que rien n’a changé, pas même à la marge.

Votre monographie indique que d’autres associations, plus mineures, comme l’Association du palais de justice de Villefranche-sur-Saône ou la Confédération syndicale des familles d’Aire-sur-la-Lys touchent respectivement 200 et 207 euros. C’est anecdotique.

Non, car le montant de ces subventions est inférieur à leur coût de traitement administratif !

Comment voir clair dans les subventions que l’État alloue aux associations?

C’est très difficile. Le décryptage du « jaune budgétaire », récapitulatif annuel de toutes ces subventions, fait figure de redoutable pensum. On ne sait plus trop bien où va l’argent. Si ce n’est qu’il sort de la poche du contribuable pour être distribué par l’administration à d’autres administrations. Mais peut-être est-ce le but de la manœuvre. En fait, à part nous, personne ne le lit !

N’y a-t-il pas un contrôle de la part des députés ?

Généralement, ils reçoivent le «jaune budgétaire » quand toutes les subventions ont déjà été votées. Le comble est de constater que les électeurs sont bien plus sensibles aux méfaits des excès de la dépense publique et des gaspillages y afférant que les élus, auxquels ils ont pourtant donné leur voix. A croire que ce système ne peut pas être réformé.

L’État affirme que 400 millions d’euros d’économies ont été réalisés de 2005 à 2006.

Je ne crois pas une seule seconde à ces 400 millions d’euros économisés ! Il ne s’agit que d’un simple artifice comptable.

Quelles sont les propositions de Contribuables Associés?

Sans vouloir tout faire comme aux États-Unis, nous entendons promouvoir la défiscalisation des dons des citoyens. La généralisation du reçu fiscal pour les associations déclarées d’intérêt public permettrait au moins plus de transparence.

La notion d' »intérêt public » n’est-elle pas floue?

Non, la notion d' »intérêt public » est parfaitement objective et encadrée par la loi. Il se trouve simplement que c’est son application qui. elle, tend à devenir des plus subjectives, sachant qu’il est facile pour l’État de décréter quelles causes sont «honorables » et quelles autres ne le sont pas. Voilà pourquoi le mécénat et les fondations privées, système pratiqué aux États-Unis, sera toujours moins détestable que celui pratiquée en France, particulièrement hypocrite et débouchant immanquablement sur ces gabegies financières régulièrement dénoncées par la Cour des comptes. Chez les Américains au moins, les contribuables savent ce qu’ils donnent et pour qui ils donnent. Cela évite les déperditions d’argent. sachant qu’il n’y a pas de bureaucratie à faire vivre à la marge. Tout ne marche pas si bien que ça aux États-Unis, mais si, pour une fois, les Français pouvaient s’inspirer de ce qui y fonctionne …

Contribuables Associés

42, rue des Jeûneurs.

75077 Paris Cedex 02

Téléphone :01 42 21 16 24

Monographie n°16 de Contribuables Associés « Subventions aux associations : L’État brouille les cartes »

Publié par Observateur le 21/11/08

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