Le 21/01/2009

Lille : la mairie coupe les subventions à Ch’ti Vélo et acte la fin d’un cycle

Ch’ti Vélo, c’était le symbole de la volonté municipale de promouvoir la petite reine, un service de location accolé à Lille-Flandres, un bel exemple de la si convoitée multimodalité. Il va falloir revoir ses tablettes. La mairie vient de couper les vivres à l’association, qui ne remplirait plus ses missions. On ne verra plus les […]

Ch’ti Vélo, c’était le symbole de la volonté municipale de promouvoir la petite reine, un service de location accolé à Lille-Flandres, un bel exemple de la si convoitée multimodalité. Il va falloir revoir ses tablettes. La mairie vient de couper les vivres à l’, qui ne remplirait plus ses missions.

On ne verra plus les vélos verts dans les rues de Lille. Avec leur panier et leur couleur caractéristique, ils surgissaient des flancs du Tri postal, roulante incarnation d’un soutien aux déplacements doux. Fin d’un cycle. La mairie ne versera pas, en 2009, les 35 000 E de habituelle. « On subventionnait le gardiennage et la location de vélos, détaille Vinciane Faber, conseillère Verte déléguée au Plan vélo. Mais il n’y a plus de location. Ils ont vendu les vélos. Je ne peux donc pas renouveler la convention. Mais on ne les abandonne pas. Le local leur est toujours prêté. » Il y a longtemps que la lune de miel était terminée. Ch’ti Vélo mange son pain noir depuis plus de deux ans. À quoi s’est ajouté, assure l’association, une année 2008 noire. Un dégât des eaux, des assurances qui renâclent, des démarches infructueuses pour « régulariser l’occupation de leur local » auprès de la mairie. Les licenciements se sont succédé pour ne laisser qu’un salarié, à l’entretien des biclous, tandis qu’une cinquant aine de petites reines étaient vendues. Une cure d’austérité forcée qui a porté ses fruits, selon le trésorier de l’association, Arnaud Delcourt : « Paradoxalement, c’est maintenant qu’on sort la tête de l’eau, que notre situation est plus saine, qu’on nous annonce la semaine dernière qu’on n’aura plus rien. » L’ancien président tire à boulets rouges sur la mairie, qui aurait fait « miroiter » des subsides tout au long de 2008 « pour des raisons électorales », avant de se dédire. « Depuis 2007, poursuit Arnaud Delcourt, on a fait le constat que notre activité n’était pas équilibrable sans communautaire. » Le dossier qu’ils montent n’aboutira jamais.

« Ils se sont dispersés dans des projets pas mûrs, reproche Marc Santré, mais je prends aussi ma part dans cet échec. Il y a eu un blocage de la part de la communauté urbaine, alors que le vélo s’inscrit dans la chaîne des transports. » Il incombait à LMCU « d’assumer le déficit structurel » d’une vélostation, estime l’adjoint Vert aux déplacements, pour qui le cas Ch’ti Vélo ne remet pas en cause l’accent mis sur le cycle. « Ce service peut fonctionner sur un site comme la gare Lille-Flandres, il y a de la demande. » La restructuration de la gare, à moyen terme, comprend un garage à vélos de 1 000 places, note Vinciane Faber. Et le Vélo’V, le libre-service à la lilloise, est attendu pour courant 2011. Une solution temporaire de location est-elle envisageable d’ici là ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, Ch’ti Vélo semble hors-jeu sous le beffroi. Mais pas morte pour autant, insiste Arnaud Delcourt, en énumérant des diversifications pour les entreprises, les étudiants, ou dans une vélostation mobile. « Quand l’association a été créée, on était des écolos rigolos. Depuis, on a déringardisé le vélo. Mais peut-être le sujet est-il devenu trop sérieux pour être laissé à une association… » •

Source: la Voix du Nord

Publié par Rédaction le 21/01/09

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