Depuis la création de la ville nouvelle de Villeneuve-d’Ascq (département du Nord), en 1970 , les associations ont toujours été une force même si, chaque année, il s’en crée de moins en moins. Il faut dire que le secteur s’est professionnalisé et les financements, raréfiés. La municipalité, elle, continue d’apporter son soutien avec, comme priorités, la fiabilité et l’utilité des projets.

Les associations ont toujours fait partie du paysage villeneuvois, un peu comme une tradition. Aujourd’hui, elles sont 1 400 (dont environ 800 actives) dans la commune et constituent un tissu dense et divers : sociales, sportives, culturelles, environnementales, humanitaires… « On est au-dessus de la moyenne des villes de la même taille que Villeneuve-d’Ascq », assure Monique Lempereur, conseillère municipale déléguée à la vie associative.

Mais cette dynamique connaît, depuis quelques années, un « net ralentissement. Il y a une diminution constante des créations d’associations sur la ville, constate Gérard Bouderballah, responsable du service de la vie associative. En 2006, 94 associations ont vu le jour. En 2008, seulement 58… » Une évolution en adéquation avec l’air du temps.

« On est dans une société individualiste. On est nombreux mais seul chacun. Les gens ont plus une logique de consommation et moins d’engagement militant associatif. L’exemple le plus fort est celui du club sportif où on dénombre environ 300 usagers et seulement cinq personnes dans les bureaux pour faire vivre l’association… » Un paradoxe lorsque l’on sait que la majorité des associations créées ont pour thématique l’échange, le lien social…

10% du budget

Autre explication : « La trésorerie, l’administratif… Ça se professionnalise de plus en plus et ça devient compliqué. Beaucoup d’associations ne demandent pas de subvention car c’est du boulot de remplir les dossiers, même si on est là pour les aider avec les formations gratuites et l’agence du bénévolat. » En effet, sur les 1 400 associations villeneuvoises, seules 439 bénéficient de subventions. « Il y a aussi un désengagement de l’État. La Région et le Département sont encore plus exigeants sur les financements accordés. Alors, les gens se replient sur la Ville mais on ne peut pas tout compenser. »

En 2008, la municipalité a déboursé 7 millions € de subventions et 4 millions € d’aides supplétives (prêt de salles, de matériel…), soit environ 10 % de son budget. « Il y a un effet de seuil. À un certain moment, si on met plus de monde autour de la table, il faut diminuer le nombre de chaises données aux autres… » Alors, la municipalité reste vigilante sur ce qu’elle accorde et « la confiance s’instaure petit à petit. On regarde quelle est la plus value pour la ville ».

Aussi, pour optimiser ce tissu associatif qui a parfois du mal à bien vivre, un Conseil villeneuvois des associations va voir le jour durant le premier semestre 2009. Il se penchera, notamment, sur les questions de « mutualisation des moyens ou d’harmonisation du calendrier des manifestations ».

Source: La Voix du Nord du 08 janvier 2009