José Bové par Langelot

Ville de Millau. Une subvention accordée à l’association « Les Pieds sur Terre », dont José Bové est vice-président, fait polémique au conseil municipal .

La ville de Millau a lancé la création d’un évé­nement les 3, 4, et 5 juil­let 2009 : Le festival « Millau 2009 Les Pieds sur Terre ». Une manifestation de portée nationale sur « la thématique liée à la défense du bien commun » précise Serge Sécail, leader du pro­jet. Millau accueillera « celles et ceux qui oeuvrent pour le développement durable, la défense du bien commun ».

Pour mener à bien cet évé­nement , la ville, qui est por­teuse du projet, a mobilisé ses services. Elle s’appuie sur une association intitulée « Les Pieds sur tTerre » nou­vellement créée. Cette association est chargée de fédérer les autres associations qui ont été sollicitées et de participer à la lo­gistique de la manifestation.

« Les Pieds sur Terre », une nouvelle association para-publique, « faux-nez » de l’administration municipale? On n’ose y croire…

Le conseil est invité à accor­der une subvention de 1500 euros à cette association pour son fonctionnement. Cette demande de subven­tion a déclenché l’ire de l’op­position qui s’interroge sur l’équité de la demande par rapport aux autres associations et sur la manifestation.

Jérôme Alirol s’étonne : « On ne connaît rien de cette association. On n’a pas de statuts, de budget prévi­sionnel, pas de comptes en annexe. Quel est donc ce fa­meux projet ? De quoi parle-t-on? Que cache-t-il ? Est-il apolitique? Que veut-on pérenniser? ».

Sans discuter du fond, Véro­nique Brengues se dit stupéfaite:

« Vous dérogez à tous les principes d’attribution de subventionnement des associations. Il a été admis que les associations qui voulaient obtenir l’aide de la collectivité, et donc du contribuable, devaient avoir au moins une année de fonctionnement. Or là , on n’a rien, pas de conven­tion signée avec la ville, rien. Ce que vous faites est inéquitable pour les autres associations».

Et ce n’est sans doute qu’un début . Vu la modicité de ladite subvention pour un tel événement, la ville rallongera sûrement la sauce. Et les collectivités locales -pardon « les partenaires »- mettront également la main au pot.

Serge Sécail explique, « Ce rassemblement est une ex­périence inventive (sic). Millau pourra devenir un carre­four d’échanges, un terreau utile sur le développement durable, le comportement éco-citoyen. On veut développer ces valeurs ».

Tout cela est fort louable, mais il est à craindre qu’ il y en ait un qui fasse « une expérience extensive » : c’est le porte-monnaie du contribuable millavois !

Pressé par les questions, Serge Sécail consent à don­ner la composition du bureau. Président: Patrick Bringer. Vice-présidents : José Bové, Laurent Renau­din, Benoît Tomczak. Secré­taire, Emilie Corbière. Tré­sorier : Patrick Castan.

Malgré ces réserves de l’op­position, la subvention est votée par la majorité munici­pale. Mais il sera difficile de tenir aux autres associations un langage de fermeté.

Millau ambitionne de de­venir un carrefour national d’initiatives, de réflexion et de projets dans un cadre fes­tif. L’adjoint et son maire justifient la légitimité de la ville à porter ce thème par l’histoire de la ville associée aux luttes larzaciennes et altermondialistes:  » C’est notre patrimoine », ajoutent-ils en substance. On ne sait pas si tous les Millavois se recon­naissent dans cette identité mais c’est celle qui est retenue et elle est éminemment politique.

Source : Journal de Millau du 25 décembre 2008

L’association et le festival « Millau 2009 Les Pieds sur Terre »

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