Ambitieuse, cette politique du livre est dotée d’un budget de plus de 4 millions d’euros. M. Huchon ou le chantre de la « bibliodiversité »…

Si vous êtes allé au salon du Livre, vous êtes peut-être tombé sur le stand de… la Région d’Île-de-France ! Que faisait donc la Région dans cette manifestation ?

Elle ne pouvait manquer cet événement, explique son président Jean- Paul Huchon dans la préface d’une brochure explicative, car « nous avons décidé de faire de la politique du livre le troisième volet prioritaire de notre politique culturelle avec le cinéma et le spectacle vivant ».

Ambitieuse, cette politique du livre est dotée d’un budget de plus de 4 millions d’euros. C’est que pour M. Huchon, « le livre n’est pas un produit. Au même titre que l’eau, la santé et l’éducation, la création écrite devrait être considérée comme un bien public mondial (sic) ». Il faut aider la « bibliodiversité », explique encore M. Huchon, qui n’a pas peur des mots.

Concrètement, le Conseil régional donne de l’argent à des « éditeurs indépendants » (curieuse indépendance subventionnée !), comme par exemple  » Un sourire de toi et j’quitte ma mère « , à des revues, telles « Algérie littérature/Action » ou « Borborygmes », à diverses manifestations, et enfin à un organisme dont on se demande comment Chateaubriand, Hugo et Proust ont pu se passer :

le MOTif, l’observatoire du livre et de l’écrit en Île de France, « outil de veille, de conseil et d’analyse sur la situation du livre et de la lecture en Île-de-France » et « espace d’échanges et de réflexion prospective »…

Ça ne s’invente pas.

Charles-Henri d’Andigné

Source : Le Cri du Contribuable n° 68 du 04 avril 2009