Subvention déguisée pour les Rafale d’Abou Dhabi
Comment les contribuables français vont payer les Rafale d’Abou Dhabi
Nicolas Sarkozy se félicite au Bourget de «l’avancée du dossier» de la vente de Rafale aux Emirats arabes unis, qui ont remis à la France leurs «exigences techniques», pour le biréacteur de Dassault.
Le contrat final (entre 6 et 10 milliards d’euros) pourrait être signé au salon de Dubai mi-novembre. Problème : les contribuables français ont moins de raisons de s’en féliciter que le chef de l’Etat. Selon un participant à la négociation, la France va racheter à Abou Dhabi les 63 Mirage 2000 de ses forces aériennes, à un prix… plus élevé que celui auquel Dassault les avait vendus il y a une vingtaine d’années.
Dépense pour l’Etat, recette pour Dassault : ce deal peut se résumer à une subvention déguisée à l’avionneur, affecté par la crise. Et peut s’interpréter comme un renvoi d’ascenseur pour toutes ces années où Serge Dassault a soutenu Sarkozy. Il reste que cet effort public est peut-être légitime s’il permet de débloquer les négociations avec l’Inde, la Libye, la Suisse, la Grèce, le Brésil. En outre, on sait que la rentabilité à long terme d’un contrat dépend plus de la maintenance que du prix de vente.
Cette affaire nous rappelle néanmoins un propos récent de Christophe de Margerie, patron de Total, qui nous avait mis en garde : «L’Etat ne doit pas se mêler des ventes à l’étranger, car il ne voit que les effets d’annonce et l’impact des grands contrats sur le commerce extérieur du pays, au détriment de leur rentabilité.»
Article extrait de Challenges du 25 juin 2009
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