Critiques des députés sur le train de vie de la Halde
Les députés, réunis en commission élargie, ont rogné jeudi les crédits prévus dans le budget 2010 pour la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), les faisant passer de 12,9 à 11,9 millions d’euros.
«Nous proposons de diminuer le budget de cette autorité d’un million d’euros en reconduisant le budget de 2009 et de lui donner ainsi uniquement la possibilité d’embaucher deux emplois temps plein supplémentaires», ont fait valoir les deux questeurs UMP de l’Assemblée, Richard Mallié et Philippe Briand, signataires d’un amendement en ce sens.
Dans un premier temps, les deux députés avaient voulu diminuer le budget de la Halde de 20%, fustigeant son «train de vie» dans un contexte de crise économique. Dans leur collimateur: le loyer de 1,5 million d’euros par an pour l’immeuble parisien (quelque 2.000 m2 dans le IXe arrondissement), où siègent la Halde et ses 84 salariés. Des locaux «dignes de ceux d’une entreprise du CAC 40», a critiqué Richard Mallié. Et de citer le rapport de la sénatrice PS Nicole Bricq qui pointait déjà du doigt le coût «déraisonnable» des loyers de plusieurs administrations, dont la Halde et suggérer que la Haute autorité déménage en banlieue.
Le Pen demande la suppression de la Halde
A gauche, Jean-Pierre Brard (app. PCF) et Sandrine Mazetier (PS) ont mis en parallèle la progression des activités de la Halde et le fait qu’elle bénéficie «d’au moins 10 fois moins de crédits que ceux alloués pour une institution analogue en Grande-Bretagne».
«Il y a sûrement un problème de locaux», a indiqué le président PS de la commission des Finances, Didier Migaud. Mais «la Halde connaît une augmentation du nombre de réclamations en 2009», a-t-il ajouté en demandant que «l’on permette à la Halde de démontrer qu’elle fait un travail utile».
Mme Mazetier s’est dite surprise de l’indignation de ses collègues de droite sur le montant des loyers de la Halde alors qu’ils n’ont «rien dit sur l’augmentation considérable des loyers du ministère de l’Immigration, qui est de 46%. Là, vous avez des gisements d’économies», leur a-t-elle lancé. «Comment ne pas faire le parallèle entre la volonté de s’en prendre à la Halde et le lancement du débat sur l’identité nationale?», a-t-elle déclaré après l’adoption de l’amendement de l’UMP.
De son côté, le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a quant à lui demandé la suppression de la Halde. «Au moment où se tient un débat sur l’identité nationale, c’est le moment, non pas de faire semblant de diminuer le budget de la Halde, mais de supprimer cet organisme qui travaille en permanence à saper les fondements mêmes de l’identité française», conclut-il.
source: Libération