Le 19/01/2010

Les subventions de l’ UMP

L’UMP distribue chaque année des subventions aux clubs politiques de ses principaux cadres. Mais l’UMP a dû se serrer la ceinture en 2008 et faire des choix parmi les chefs de groupes. Au grand dam de certains. Avec un déficit d’environ 29 millions d’euros à la fin de l’année 2007, l’UMP a dû serrer son […]

L’UMP distribue chaque année des aux clubs politiques de ses principaux cadres. Mais l’UMP a dû se serrer la ceinture en 2008 et faire des choix parmi les chefs de groupes. Au grand dam de certains.

ump subventions sarkozyAvec un déficit d’environ 29 millions d’euros à la fin de l’année 2007, l’UMP a dû serrer son budget. Le parti a notamment été forcé de diminuer les allocations qu’il verse aux clubs politiques qui lui sont liés. Les derniers bilans financiers transmis à la et des politiques (CNCCFP) parlent d’eux-mêmes : entre 2007 et 2008, ces subventions sont passées de 4.511.971 € à 3.423.391 €.

Ces aides financières sont réévaluées chaque année par le secrétaire général Xavier Bertrand et le trésorier . Le grand argentier de l’UMP a d’ailleurs donné l’exemple en réduisant de 79% les subsides accordés à son , qui avait reçu 55.000 € en 2007 et n’a touché que 11.250 € en 2008.

Parmi les clubs politiques liés à l’UMP qui ont vu leur financement largement amputé, Le Chêne de Michèle Alliot-Marie. En 2008, le réseau de la ministre de la Justice s’est vu priver de l’intégralité des 95.280 € que l’UMP lui avait accordés en 2007. Idem pour Jean-Pierre Raffarin : le club Dialogue et Initiative du vice-président de l’UMP a perdu un tiers de ses aides (de 150.000 € à 100.000 €).

Mais tous les clubs ne sont pas soumis au même régime. Crise ou pas , la majorité sait aussi récompenser ses meilleurs éléments. Les subsides accordés au groupe des Progressistes d’Eric Besson ont ainsi été doublées entre 2007 et 2008, passant de 50.000 à 100.000 €. Idem pour le club France 9 emmené par François Fillon, qui a gagné 20.000 € entre 2007 et 2008. Mais la plus grosse reste celle accordée au Parti radical de Jean-Louis Borloo : 1.000.000 € en 2008, soit une hausse de 21%.

Pour expliquer ces choix, l’UMP assure par la voix de son porte-parole Dominique Paillé qu’il existe des «paramètres objectifs» pour déterminer le montant des aides : «Nombre d’adhérents, nombre de travaux, de propositions fournies à la maison-mère…». Mais concède qu’il convient aussi de «tenir compte de l’aspect d’utilité » des courants «notamment en terme électoral». Traduire : les groupes les plus prometteurs pour les échéances électorales à venir doivent être soutenus.

Des déclassements brutaux

A l’UMP, ces disparités de traitement ont provoqué le mécontentement de ceux qui en font les . A l’instar de Christine Boutin, dont le Forum des républicains sociaux devenu Parti chrétien-démocrate (PCD) a perdu 17% de ses ressources. Au PCD, on s’étonne d’ailleurs de voir le Nouveau Centre profiter d’une subvention de 200.000 € en 2008. «C’est étrange, car ce n’est pas un parti affilié à l’UMP», note Patrick Rougevin-Bâville, délégué général du PCD qui compte bien obtenir une revalorisation de la subvention. Des négociations entre les deux formations politiques sont actuellement en cours.

Des négociations, Hervé de Charette en a aussi lancées. Avant de passer aux actes : en décembre 2009, le député de Maine-et-Loire, annonçait son départ de l’UMP. S’il n’a jamais fait en public de déclaration sur ce thème, sa défection intervient après une réduction drastique des aides accordées à la Convention démocrate, son club de pensée. Selon Eric Hélard, délégué général de l’association, la subvention s’est effondrée, passant de 600.000 € à 80.000 €. Un chiffre qui ne peut être vérifié dans les comptes de la CNCCFP car la Convention démocrate n’y est plus inscrit en tant que parti politique depuis juin 2003.

«Ca a été très brutal», assure le bras droit d’Hervé de Charette. «Nous avons dû licencier des collaborateurs et abandonner notre local», situé boulevard Saint-Germain, à Paris. De son côté, un cadre de l’UMP parle du club de Charette comme d’un mouvement «médicalement assisté», qui a reçu entre 2002 et 2007 «3 millions d’euros sans rien en faire».

Pour certains clubs politiques de l’UMP, l’avenir s’annonce d’autant plus compliqué qu’Eric Woerth a prévu un nouveau plan de rigueur d’envergure en 2010. Et que l’UMP doit aussi compter avec la de ses adhérents depuis 2007. De 370.000, ils sont passés à 253.645 en 2009. Une donnée importante, lorsque l’on sait que les plus de 5 millions d’euros en 2008 – représentent 10% des sources de financement du parti.

Article extrait du Figaro

Publié par Rédaction le 19/01/10

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