Subvention de 25 millions d’euros au CHU de Lyon
À Lyon, le CHU combine baisse progressive des effectifs, restructurations et subventions.
«Nous avons encore des efforts devant nous mais la dynamique est là. Elle va dans le sens d’un équilibre financier fin 2012, ou en 2013 au plus tard.» Deux ans après avoir lancé un vaste plan de réduction du déficit, Paul Castel, directeur général des Hospices civils de Lyon – HCL, deuxième CHU de France avec un budget de fonctionnement de 1,45 milliard d’euros -, veut tordre le cou à l’idée que les sacrifices sont vains et les déficits inéluctables à l’hôpital. Le message n’est pas innocent.
Nicolas Sarkozy vient de réaffirmer son exigence d’un retour à l’équilibre des hôpitaux publics d’ici à deux ans. Ce qui ne se fait pas sans remous, notamment parmi les médecins de l’AP-HP (Paris).
Selon leur directeur, les Hospices Civils de Lyon sont donc en ligne avec leurs prévisions. Alors que leur déficit devait dépasser 120 millions par an fin 2007, il s’est élevé à 86 millions en 2008, 62 millions en 2009, et devrait tomber à 41 millions cette année. Pour cela, pas de recette miracle, le premier levier est celui de la masse salariale, de loin le premier poste de dépenses. Aucun licenciement, bien sûr, mais le remplacement d’un départ sur trois seulement dans les fonctions administratives, un sur deux pour le personnel médico-technique (laborantins, manipulateurs radio…) et trois soignants sur quatre. Au final, 800 postes en moins en quatre ans, sur un total de 23 000 (et après une hausse de 524 depuis 2001).
Condition nécessaire à ces baisses d’effectifs, de multiples réorganisations : création d’une cuisine, d’une blanchisserie ou d’une unité de stérilisation centrale, regroupement sur un site de toutes les greffes hépatiques… Il a aussi fallu renoncer à des investissements, même si de grands projets représentant 230 à 240 millions par an ont été préservés : hôpital femme-mère-enfant à Bron, en banlieue est, reconstruction de la Croix-Rousse… En contrepartie de ces efforts, l’État met la main à la poche : 20 millions de subvention en 2008, 25 millions en 2009 et en 2010. «On a tenu nos objectifs d’économies et le ministère de la Santé a versé les aides prévues», résume Paul Castel.
Si les syndicats ont exprimé des réticences, notamment sur l’emploi, il n’y a pas de psychodrame. Et un relatif consensus politique existe, le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, votant les derniers budgets des HCL. Le seul conflit entre gauche et droite locales concerne finalement le devenir de l’Hôtel-Dieu, que les HCL vont libérer. La Mairie envisage un hôtel de luxe ; l’opposition préférerait conserver à ce site, sur la presqu’île en plein centre de Lyon, un lien avec la santé.
source: le Figaro