A Marseille, on achète les votes des cités à coup de subventions aux associations (3)
Marseille. Des subventions du conseil régional PACA ont été détournées vers des associations bidons. Nous avons déjà traité de cette affaire à plusieurs reprises : voir notre rubrique Marseille.
A Marseille, on achète les votes des cités à coup de subventions aux associations (1)
A Marseille, on achète les votes des cités à coup de subventions aux associations (2)
(•••) Ce flou entretenu favorisait tous les abus. Certains élus marseillais rappellent l’émotion que causa, naguère, l’aide allouée par la région à un mouvement lié aux fondamentalistes musulmans du Tabligh.
Personne, apparemment, n’avait cherché à savoir comment serait utilisé l’argent … Les enquêteurs s’interrogent, eux, sur le rôle joué dans les réseaux de Balalas par les membres d’une famille liée au banditisme marseillais. La rumeur policière (non étayée à ce jour par l’instruction) évoque même des achats d’armes …
Et plusieurs témoins font état du comportement menaçant d’un gros bras à la réputation sulfureuse reconverti en animateur d’associations dans les cités; ayant appris, à l’automne 2007, que la subvention attendue était suspendue à des vérifications en cours, l’homme avait surgi à l’hôtel de région et pris à partie Balalas en ces termes : «Tu veux faire le mariole? Je vais m’occuper de ton cas, tu vas morfler!»
A la même époque, la découverte de falsifications dans des dossiers de demande présentés au conseil régional resta pourtant sans effet. Une fonctionnaire avait pointé par écrit ces «anomalies». Elle a raconté s’être fait rabrouer par Sylvie Andrieux: «Comment avez-vous pu écrire cette note? lui aurait demandé l’élue. Vous n’y connaissez rien, vous n’êtes pas sur le terrain! Moi j’y suis et je les connais.»
La même a évoqué devant les policiers les «pressions»exercées sur les services administratifs par le «groupe PS». «Nous n’étions qu’une chambre d’enregistrement», a-t-elle résumé. Questionné par la brigade financière, l’un des collaborateurs de Balalas auprès des élus socialistes a lui-même fait part de son malaise:
«L’ensemble de l’équipe du groupe PS est parf0is écœuré par la dilapidation de l’argent public», a-t-il soufflé. Face aux protestations internes, «Mme Andrieux avait répondu qu’en période electorale on ne pouvait pas être regardant», a-t-il ajouté.
Sollicitée par Le Point, la députée n’a pas voulu réagir à ces dépositions.
Les millions de la région
Le conseil régional Paca est le principal contributeur de la politique de la ville dans l’agglomération marseillaise. L’enquête du juge Franck Landou montre qu’à partir de 2004 le montant des subventions allouées aux associations phocéennes s’est multiplié d’année en année, pour atteindre 15 millions d’euros en 2006, 16,5 millions en 2007 et près de 18 millions en 2008. Les deux tiers des fonds étaient destinés à des projets relatifs aux quartiers Nord de Marseille.
«Fausses factures »
Plusieurs témoignages attestent cependant que ces alertes avaient provoqué son inquiétude. Informée en 2007 par Balalas de l’existence de fausses pièces dans les dossiers présentés par Benyoub Same, l’élue aurait alors donné à son collaborateur les instructions suivantes :
«Tu le vois, tu lui dis ce qui se passe, qu’apparemment les gens se sont aperçus qu’il faisait des faux et qu’à un moment ça pouvait me mettre en danger et tu lui demandes de »reparamétrer » ses dossiers.» «Elle m’a dit qu’il était fou de faire ce genre de choses, qu’il fallait que ça s’arrête. Mais ça ne l’a pas empêchée de continuer à les financer», a ajouté Balalas. Avec cette conclusion: «Le système des « dossiers signalés » continue comme avant.»
Comme avant? C’est à voir. En 2002, l’ancien responsable du service chargé de la politique de la ville au conseil régional, Christian de Leusse, dénonçant ces pratiques dans une note interne, redoutait que « l’institution -et particulièrement son président -s’expose à travers ces dossiers signalés ». Sept ans plus tard, sa sombre prédiction est en passe de se réaliser.
Car l’enquête du juge Landou ne met pas seulement en cause Sylvie Andrieux. Plusieurs protagonistes assurent que le pouvoir d’attribuer les subventions relevait du cabinet de Michel Vauzelle.
«Toutes les listes [de demandes] sont avalisées par le directeur de cabinet du président», a certifié aux policiers le responsable de l’aménagement, citant le nom de Franck Dumontel et précisant: «Les négociations pour les dossiers se déroulaient entre Sylvie Andrieux et lui. » Ce dernier a quitté le conseil régional il y a quelques mois pour occuper le même poste à la communauté urbaine de Marseille, également dirigée par les socialistes.
A la ville, il est aussi l’époux de Sarnia Ghali, ancienne élue régionale devenue sénatrice des Bouches-du-Rhône et figure de proue de la nouvelle vague du PS phocéen. De cette dernière Balalas a simplement dit, au détour d’un interrogatoire : <<Elle a son propre circuit. »A la lecture de cette confidence, le juge Landou a sans doute pensé que la réputation de celui par qui le scandale est arrivé n’était pas usurpée: il n’a pas fini d’ouvrir des portes…
Source : Le Point du 14 mai 2009
A SAINT FIRMIN EN VALGODEMARD (Hautes-Alpes) des élus et même des gendarmes s’emparent des biens de la commune et détournent des centaines de milliers d’euros grâce à un Etat défaillant et des politiques bienveillants…..!
Est-ce plus ou moins grave….?
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Bernard ALGHISI