Les dépenses de la présidence de la République en 2009. Le 15 juillet 2010, la Cour des comptes a publié ses observations sur le budget 2009 de l’Elysée.

C’est le second budget soumis au contrôle de la Cour. Nicolas Sarkozy avait lui-même chargé la Cour de contrôler la gestion des finances de l’Elysée. Cette demande faisait suite à la polémique sur l’augmentation de 172 % de son salaire (le Président touche un salaire mensuel de 19 508,21 € nets).

La Présidence a perçu pour 2009  une dotation de 112 113 130 € après exécution. Toutes les dépenses de l’Elysée ne sont pas prises en compte dans ce montant. Par exemple, les gros travaux d’entretien sont inscrits dans le budget du ministère de la Culture ; le nouvel Airbus présidentiel, le Air Sarko One (176 millions €) est financé sur le budget de la Défense.

La Cour note de « réelles améliorations dans la gestion des services », suite à ses recommandations. (Voir notre article  » Nicolas Sarkozy à l’Élysée : les dépenses pour 2008 « )

Des progrès ont été réalisés en matière de commande publique et de mise en concurrence des fournisseurs, ainsi que dans la gestion du patrimoine mobilier et immobilier.

Il n’empêche, des économies restent à faire sur les déplacements présidentiels et la restauration.

Les déplacements présidentiels : 19,7 millions €

Les voyages ont représenté en 2009 une charge de 19,7 millions d’euros, soit près de 18% du budget de la Présidence, davantage qu’en 2008. Hors déplacements dus à la Présidence française de l’Union européenne, ce poste a augmenté de 51% en 2009. En métropole le coût moyen d’un déplacement est passé de 69 921 €à 93 400 en 2009 soit +34%.

Un déplacement de deux heures et demie dans l’Ain a coûté 128 291 € (855 € la minute) soit davantage que les 116 500 € du déplacement d’Alain Joyandet en Martinique . La Cour a recensé 82 déplacements (dont 56 en France, 6 en Europe et 20 hors d’Europe) et une participation à 20 sommets (3 en France, 15 en Europe, 2 hors d’Europe) soit un total de 102 voyages.

Le coût de ces voyages provient essentiellement des effectifs de la délégation qui accompagnent le Chef de l’Etat : 68 personnes  ont accompagné le Président dans l’Ain le 10 septembre 2009. Un déplacement  à l’assemblée générale des Nations-Unies à New York du 21 au 24 septembre 2009, a coûté 1 145 279 euros, la délégation accompagnatrice s’élevant à 132  personnes, auxquelles il faut ajouter les 31 membres d’équipage des trois avions.

Les plateaux repas servis par Air France sont très chers : de 120 à 160 € en moyenne.

La Cour souligne que la médiatisation  des  déplacements occasionne  des coûts de plus en plus élevés : 466 569 € en  2008, 1 059 465 € en 2010 (+127%). A Pittsburgh, pour le G20 de septembre 2009, le service audiovisuel de l’Elysée a aménagé sa propre salle de presse en sus de celle mise à disposition des délégations,  pour un coût de 25 000 €.

La restauration : 8 300 000 €

Le service de restauration à l’Elysée se subdivise en deux branches : la restauration administrative et « la table du Palais ». La restauration administrative emploie 32 agents pour près de 100 000 repas servis par an. Le service est composé d’un self et d’un restaurant.

« Le prix de revient du repas pris au self excède le double de la moyenne relevée dans les autres administrations » déplore la Cour. Il est de l’ordre de 20 €, ce qui n’obère en rien les finances du personnel : l’Elysée prend en charge 17 €, soit 85% du prix total pour un coût  annuel de 1,6 million €.

Cocktails, service privé du Président, dîners officiels, repas de travail … la table du Palais requiert 35 agents pour une charge annuelle de 6,7 millions €, dont plus de 4 millions pour les denrées alimentaires.

D’autres personnels sont affectés au service du palais : cinq lingères, six argentiers, quatre fleuristes, six agents d’intendance, les huissiers et les agents de sécurité. Et tous mangent à l’œil.

Quelques dépenses de l’Elysée

• Impôts et taxes : 118 943 €
• Salaires et charges de personnel : 69 573 864 € (- 3,52 % par rapport à 2008)
• Fleurs : 297 252 € (+ 8,9 %)
• Achats de journaux et revues : 460 978 €, 1 263 € par jour. Achat essentiellement en kiosque. 82 personnes reçoivent Le Figaro.
• Entretien, nettoyage : 1 656 651 €
• Location de véhicules : 1 753 582 €

Source : Le Livre noir des gaspillages de l’argent public 2011