Les gaspillages en communication de la SNCF
Guillaume Pepy, dont le mandat ( de 5 ans) à la tête de la SNCF arrive à échéance à la fin de février, voyait sa reconduction en bonne voie.
Mais la publication, le 13 février, du rapport public annuel de la Cour des comptes est susceptible de troubler le jeu. Un chapitre de ce rapport est consacré aux dépenses de communication de la SNCF et à l’usage qu’en fait son président.
En une trentaine de pages, les magistrats de la Rue Cambon étrillent « des opérations dispendieuses, des marchés irréguliers« , des « procédures d’achat en infraction avec les règles de la concurrence » qui concernent « 71% des 41 opérations de communication les plus importantes réalisées par la SNCF depuis 2007« . Ils dénoncent « le pilotage et le suivi des dépenses [qui] souffrent de la faiblesse de la programmation budgétaire, de lacunes dans le suivi comptable, de l’insuffisance d’anticipation des opérations et de l’inexistence de bilans annuels« . Tout cela pour un montant « difficile à chiffrer« , reconnait la Cour, qui avance tout de même « une moyenne » de 210 millions d’euros par an.
Pepy ne regarde pas à la dépense lorsqu’il faut soigner ses collaborateurs et les éblouir. Les 600 cadres ( parmi les 245 000 salariés) qui l’ont accompagné, en septembre 2011, pour un « séminaire de travail » de 4 jours à Tanger ( Maroc) s’en souviennent. La Cour des comptes a chiffré la sauterie à 2,7 millions d’euros. Soit 1430 euros par personne et par jour ! Et encore, sans compter l’ iPad 2 offert à chaque « manager opérationnel ». En revanche, le dîner à 314 euros par tête est inclus dans la facture. A ce tarif là, on espère que les chanceux ont eu droit à autre chose qu’à un sandwich de la SNCF…
Comme l’ Elysée lors des traditionnels cérémonies de voeux, la SNCF sait sortir du train-train. A chaque début d’année, Pepy régale 3 bonnes centaines de convives: cadres, élus, journalistes, clients et autres décideurs triés sur le volet. Montant de ces gâteries en janvier 2009: 660 000 euros, « sans mise en concurrence justifiée« , relève la Cour. En janvier 2010: 891 585 euros, toujours sans mise en concurrence. La douloureuse tombe à 668 700 euros en 2011, mais, une fois de plus, sans le moindre « respect des règles élémentaires de la procédure d’achat« , observent les magistrats.
Pepy n’a pas renouvelé l’opération en 2012. L’approche de la présidentielle, peut-être… En revanche, il n’a pas renoncé aux prestations de « coaching » et autres conseils. Le PDG de la SNCF s’est octroyé pas moins de « 6 marchés récurrents », d’un montant annuel compris entre 2 et 3 millions. Plus quelques rallonges inopinées ( 650 000 euros en 2009, par exemple). Ces « marchés », accuse encore la Cour, sont « en partie redondants et, selon la direction de la communication, ont surtout pour objet de s’attacher les services des grands noms de la communication ». Un moyen d’éviter de se retrouver sur une voie de garage ?
source: le canard enchainé
Et après il va falloir que NOUS, cheminots fassions des efforts!!
Ce budget est très choquant, certes. Néanmoins, il faut savoir que ce genre d’évènement est ultra courant dans les grosses sociétés privées. En effet, le poste moyen marketting et communication des entreprises privées est de l’ordre de 30% de toutes les dépenses de la boite. Et c’est souvent plus dans le monde automobile.
Autrement dit, quand vous achetez une voiture, un téléphone ou tout autre objet de (sur)consommation, vous payez 30% de marketting dedans.
Finalement, SNCF c’est pareil que dans le privé. C’est meme peut etre un peu plus soft.