Les casseroles du maire de Bussy-Saint-Georges, champion de l’ endettement
C’est un héros méconnu. La Cour des comptes s’intéresse depuis 2007 à Hugues Rondeau, maire de Bussy-Saint-Georges ( Seine-et-Marne).
Article extrait du Canard enchaîné du 22 mai 2013.
Hugues Rondeau occupe à lui seul 30 pages dans le dernier rapport de la Cour des comptes, publié en février. Le maire de Bussy-Saint-Georges n’est pas épinglé pour son manque de convictions politiques, il en a de nombreuses: ancien membre du Parti radical valoisien, il est passé au RPR puis a rejoint le Front national avant de voler en direction de l’ UDI de Borloo !
Non, les magistrats lui reprochent quelques broutilles dans sa gestion: manquement aux règles comptables, insincérité de ses budgets depuis 2009, avec inscription de recettes incertaines et sous-évaluation systématique des dépenses. A ces accusations mesquines s’ajoute le niveau d’endettement de sa commune: la dette de Bussy-Saint-Georges atteint 150% des produits de fonctionnement, et les taux d’imposition ont doublé entre 2006 et 2011.
La Cour des comptes n’est pas la seule juridiction à persécuter Rondeau. La préfète de Seine-et-Marne, Nicole Klein, a saisi le tribunal administratif de Melun à 13 reprises, en 2012. Le 12 octobre 2012, les juges ont annulé 7 délibérations municipales d’un coup. Mais rien n’arrête Hugues Rondeau, qui s’amuse comme un petit fou. « Je le clame haut et fort, les réflexions de la Cour ne me font ni chaud ni froid !« .
En décembre 2007, la cour d’appel de Paris l’a condamné à 1 mois de sursis et 5 ans d’inéligibilité pour avoir fractionné artificiellement le marché d’audit de sa commune dans le but d’échapper à la procédure d’appel d’offres. Bonne fille, la même cour l’a relevé de son inéligibilité en 2009.
Même dans sa vie privée, Rondeau est persécuté: il a été condamné, en 2009, par le tribunal de Meaux pour violences conjugales, puis placé en garde à vue, l’année suivante, pour avoir frappé à la tête son épouse d’un coup de béquille. Enfin, en juin 2011, ce même tribunal l’a condamné à 4 mois de prison avec sursis pour « prise de mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi« . Son directeur des services techniques, ivre mort au volant, faisait des embardées en ville, et Hugues Rondeau avait empêché la police municipale de le verbaliser. Un jugement confirmé, depuis, en appel et en cassation.
Il y a une morale: ses administrés semblent faire peu de cas de cette oppression judiciaire. Arrivé à la mairie de Bussy-Saint-Georges en 1998, Rondeau a été élu en 2001 et réélu en 2008, au lendemain d’un premier rapport, saignant, de la Cour des comptes. Cette année là, il a même obtenu sur un ton triomphant 49,7% des voix au premier tour…
Le maire de Bussy-Saint-Georges le rend bien à ses électeurs. Le 17 mars, il a dit sur son compte Twitter, avoir « prié pour que la Vierge protège leur ville« . Et ça marche: la préfète se refuse, pour l’instant, à placer la ville sous tutelle, comme la loi l’y autorise. Merci, Saint Vierge !
Article extrait du Canard enchaîné du 22 mai 2013
Vous voulez sans doute parler de la Sainte Vierge et non du Saint Vierge!
Serait-ce le même Hugues Rondeau dont les dents rayaient le parquet lorsqu’il était le directeur de campagne de Roger Grésil à la mairie de Villeneuve Saint Georges ?
A l’époque, en 1995, il jouait l’heureux jeune marié tout en prenant l’équipe de campagne du futur maire pour des imbéciles qu’il lui fallait encadrer.
Le bonhomme s’était rendu tellement insupportable et arrogant que j’en ai laissé tomber la campagne municipale, ma main me démangeait trop.
Peut-être aurons-nous cette année l’agréable surprise d’avoir un nouveau maire qui saura redonner un grand bol d’espoir à tous les buxangeorgiens, à l’occasion des élections municipales de 2014 de Bussy-saint-georges ?