Austérité pour le 14 juillet
L’ austérité budgétaire rogne nos plus fiers symboles, comme la fête du 14 juillet.
En 2010, déjà, Sarkozy avait supprimé la traditionnelle garden-party de l’ Elysée. Il faut dire que, l’année précédente, la sauterie avait coûté 732 826 euros pour 7500 invités.
Nos galonnés, cette année, ont trouvé de nouveaux mammouths à dégraisser. Le 25 juin, Hervé Charpentier, gouverneur militaire de Paris, a prévenu: « Le défilé du 14 juillet se déroulera sous le signe des économies« . Seuls 265 véhicules descendront les Champs-Elysées, « soit 35% de moins ». Exit les camions, véhicules d’accompagnement, jeeps et tractopelles. Même le fameux char Leclerc restera au garage ! En l’air, 58 aéronefs survoleront la tribune présidentielle, soit 9 appareils de moins que l’an dernier. C’est toujours ça de gagné !
Objectif fixé, flamberge au vent, par un adjoint du général Charpentier: « réduire le coût du défilé de 10 à 15% ». La parade se chiffre à 4 millions d’euros. Il faut donc sabrer de 400 000 à 600 000 euros. Le nombre d’invités a ainsi été réduit. Hollande n’a convié que ses homologues croate – Ivo Josipovic, dont le pays vient de rejoindre l’ Union européenne – et malien – Dioncounda Traoré – ainsi que le secrétaire général des Nations unies, Ban Kimoon.
Une dernière et épineuse question est restée longtemps en suspens: le tout nouveau – et coûteux – avion de transport A400M qui ouvrira le défilé aérien porterait-il les couleurs de l’armée de l’air ou celles de son constructeur, EADS ? La première option l’a finalement emporté. Dommage: une fête nationale sponsorisée par une firme privée, c’était une riche idée pour économiser l’argent du contribuables.
Article extrait du Canard enchaîné du 10/07/13