Les vacances élyséennes à Brégançon ont souvent soulevé la question de la conservation du fort comme lieu officiel de villégiature du chef de l’Etat.

Comme le faisait déjà remarquer en 2007 René Dosière, « le financement public [avait] prévu une résidence pour le chef de l’Etat : Brégançon ». Poussant la logique jusqu’au bout, le député affirmait : «Supprimons Brégançon, on le vend. Il n’y a pas besoin d’un lieu de villégiature si le Président va ailleurs. »

C’est en 1964 que la forteresse en ruine de Brégançon (dans le Var) est aménagée comme lieu de villégiature. Elle ne sera jamais utilisée par les De Gaulle, Tante Yvonne préférant la Champagne et Colombey-lesdeux-Eglises. Ce sont les Pompidou qui vont vraiment aménager le lieu selon les canons de l’art moderne cher au couple présidentiel. Les Giscard d’Estaing occuperont régulièrement le fort en l’aménageant également à leur goût. Danielle Mitterrand, elle, snobera Brégançon. Sous Chirac, le fort sera la demeure préférée du chef de l’Etat, et surtout de son épouse. Elu en 2007, Nicolas Sarkozy va peu occuper Brégançon. Si Cécilia Sarkozy, avant de divorcer du chef de l’Etat, s’y rend à l’été 2007, Carla Bruni ( voir Pétition pour le remboursement du site internet de Carla Bruni) préfère, quant à elle, occuper sa résidence personnelle du Cap-Nègre. Le fort de Brégançon servant plutôt d’outil de communication pour l’épouse du chef de l’Etat. A peine élu l’an dernier, François Hollande a occupé le fort. D’autant que Valérie Trierweiler ( voir Plainte contre Valérie Trierweiler pour détournement de fonds publics) avait rapidement inspecté les lieux, accompagnée de son officier de sécurité personnel. Et la concubine du chef de l’Etat s’était promptement chargée de la décoration du lieu.

Le Canard Enchaîné (1 août 2012) a narré les péripéties d’un chauffeur-livreur espagnol ne trouvant pas le fort de Brégançon afin d’y décharger sa cargaison: quatorze cartons de la marque de design espagnole Kettal. Toujours d’après le journal, il s’agissait d’une commande de « modestes coussins de chaise » pour remplacer ceux utilisés par Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Un petit tour sur le site Internet de la marque suffit pour constater que les prix ne sont en rien «modestes » : un jeu de coussins de chaise y coûte 128 euros, hors coûts d’expédition. La sécurité du fort est assurée par deux pelotons de gendarmerie –deux équipes de la Garde républicaine qui y séjournent en permanence –, plus un patrouilleur et un autre navire de la Marine nationale lorsque le Président normal est présent.

L’entretien du fort de Brégançon coûte 230 000 euros par an à l’Etat. Soit 630 euros par jour. Ces dépenses sont prises en charge par le ministère de la Défense, puis remboursées par l’Elysée. Sur ces 2300 00euros, 135 000euros sont consacrés aux rémunérations des gardiens et du personnel durant l’année. Les diverses fournitures (électricité, communications…) et la maintenance absorbent 35 000 euros. L’entretien courant du fort revient à 30000 euros par an au budget de l’Elysée. Mais les grosses réparations sont prises en charge par le ministère de la Culture qui, en 2008 et 2009, a consacré 5,5 et 6,5 millions d’euros pour la restauration des résidences présidentielles, principalement l’Elysée.

Article extrait de:

Les Dossiers du Contribuable: Elus, syndicalistes, fonctionnaires de Bercy… Ils partent en vacances avec votre argent !

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