Le 12/02/2009

Le PS marseillais soupçonné d’association de bienfaiteurs

Huit personnes mises en examen, dont quatre dor­ment depuis peu aux Bau­mettes. L’enquête du juge mar­seillais Franck Landou, lancée, en mars, après un ~ signale­ment » de la cellule antiblan­chiment Tracfin, commence à donner des sueurs froides à cer­tains élus et fonctionnaires du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca). Présidée par le socialiste Mi­chel Vauzelle, l’assemblée […]

Huit personnes mises en examen, dont quatre dor­ment depuis peu aux Bau­mettes. L’enquête du juge mar­seillais , lancée, en mars, après un ~ signale­ment » de la cellule antiblan­chiment , commence à donner des sueurs froides à cer­tains élus et fonctionnaires du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca). ps_ marseillais_ subventions_associations_détournées_miège

Présidée par le socialiste Mi­chel Vauzelle, l’assemblée a reçu, voilà quelques mois, la vi­site de la PJ, qui a retourné à la fourche les bureaux de la po­litique de la ville. Motif: ce noble service, censé agir dans les zones défavorisées de toute la Provence, a un peu trop œuvré dans certains fiefs socialistes de Marseille, à commencer pal: les quartiers nord des XIIIe et XIVe arrondissements. Et de manière pas très réglo.

Départs précipités

Sur le papier, des dizaines d’associations, goinfrées de sub­ventions, menaient de belles ac­tions. Mais, sur le terrain, il ne se passait rien. De simples boites aux lettres recueillaient bien la monnaie. Selon « La Provence » et Rue89, quatre asso­ciations bidons ont à elles seules empoché plus de 700 000 euros entre 2005 et 2007. Et pas la queue d’une action en faveur des quartiers.

Problème: les vedettes de l’af­faire ne sont pas des inconnus au PS. Au cœur de l’enquête, le dénommé Roland Balalas, fis­ton de Théodore Balalas, res­ponsable des adhésions à la puissante fédération PS des Bouches-du-Rhône. Ce jeune cadre dynamique instruisait les dossiers de subventions à la Ré­gion. Collaborateur du groupe PS, il secondait l’élue chargée de la politique de la ville, Syl­vie Andrieux. Laquelle est éga­lement députée des XIIIe et XIVe arrondissements.

Après la descente des poulets dans son bureau, ce militant dé­voué a été suspendu par Vau­zelle, le patron de la Région. De­puis, il se barricade chez lui et fuit la presse. Quant à sa chef de service, , elle a quitté son poste dernièrement… Sûrement un coup de fatigue.

Deux autres amis, écroués, ceux-là, embarrassent le PS. Benyoub Same et , figures des quartiers Nord, sont accusés d’avoir créé plusieurs des associations fan­tômes visées par l’enquête. Or ces défenseurs de la cause as­sociative faisaient aussi, si l’on en croit les militants politiques de tous bords, les campagnes législatives de Sylvie Andrieux dans leurs cités. L’intéressée assure pourtant au « Canard » «connaître à peine » ces fidèles soutiens.

Arrosage électoral

Mais le magistrat instructeur s’intéresse également aux XVe etXVIe arrondissements de Mar­seille, dirigés par la sénatrice­- PS , proté­gée de Jean-Noël Guérini et ex-conseillère régionale délé­guée à la vie associative à l’époque des faits. Sarnia Ghali le jure: « Les dossiers concernés ne dépendaient ni de mon sec­teur ni de mes délégations … »
De son côté, le président Vau­zelle a martelé, le 5 février, en assemblée plénière, que la Ré­gion s’était portée partie civile en décembre dernier. Traduc­tion : l’institution est victime d’une odieuse escroquerie avec l’aide de quelques brebis ga­leuses au sein de ses services.

Mais, sur la Canebière, cer­tains élus racontent une tout autre histoire. Le juge Landou serait en train de mettre le nez dans ce drôle de système élec­toraliste que dénonçait, il n’y a pas bien longtemps, une ex­-vedette du PS.

A la veille des régionales de 2004, , ancien député, en rupture du parti, avait mangé le morceau lors d’une conférence fort peu appréciée. Le thème: « Le clientélisme, comment ça marche? »

Liste d’associations douteuses à l’appui, il racontait comment la Région Paca inonde certains quartiers de Marseille: «Cet arrosage, c’est ce qu’on ap­pelle pudiquement, au Conseil régional, les dossiers «réservés » (ou « signalés »). Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu’un élu (ou son groupe) en prend la responsabilité, et qu’il s’en oc­cupe tout seul. Le dossier ne fait plus l’objet d’instruction . »

Jusqu’au jour où débarque un juge d’instruction …

Source : Le Canard enchaîné du 11 février 2009

Publié par Observateur le 12/02/09

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