Alsace: le SOS du Planning familial
L’État réduit de 42 % les subventions affectées au conseil conjugal et familial. Principal touché : le mouvement français pour le Planning familial, bien implanté en Alsace.
Les Ddass (Directions départementales de l’action sanitaire et sociale) ne financeront plus les actions du Planning familial. L’annonce est tombée fin décembre. Conséquence : « Si cette politique se confirme, c’est la mort programmée d’un tiers de nos 70 associations départementales », dénonce le Planning. Pourtant, c’est bien l’État qui avait confié, il y a 30 ans, cette mission d’utilité publique d’information, de conseil et prévention autour des questions de sexualité, contraception, avortement… Il finançait, par conventions de cinq ans, le travail d’information réalisé par le Planning dans les établissements scolaires et lors des permanences publiques.
Réduire l’activité ?
Dans le Haut-Rhin, c’est une somme de 15 000 € qui manquera à un budget annuel de 90 000 €. « Il faudra licencier une salariée et réduire notre activité », craint Thérèse Chodanowski, présidente du Planning 68. Dans le Bas-Rhin, la subvention Ddass représente 10 % d’un budget de 256 000 €. Sa suppression impliquerait de supprimer trois permanences sur sept.
Pour l’instant, ces deux associations poursuivent leur travail : « Nous pouvons encore fonctionner en 2009 avec les subventions allouées pour l’exercice 2008 », explique Monique Ringele, coordinatrice à Mulhouse. « Mais l’an prochain ? Et dans les associations plus petites que les nôtres, il n’y aura sans doute pas d’autre alternative que la fermeture. »
Le Planning a débuté avec des bénévoles, sans salarié. Au fil des ans, il a pu bénéficier de subventions des Ddass, du groupement régional de santé publique, des Caisses d’allocations familiales, des collectivités locales, de la Direction des droits des femmes, pour des projets spécifiques : une reconnaissance du travail effectué au profit de toute la société. La part du bénévolat y est toujours restée importante : même les salariées effectuent des heures non payées. « Mais on n’a plus le vivier de bénévoles d’il y a 30 ans. Aujourd’hui, les femmes travaillent. Les retraitées se sentent souvent trop éloignées de notre public jeune », souligne Thérèse Chodanowski.
Une pétition
Ces militantes de la cause des femmes, qui refusent la violence et les rapports de domination, naviguent aujourd’hui « entre colère et tristesse ». « Comment peut-on balayer d’un revers de main ce que l’on a construit pendant 50 ans ? » demande Monique Ringele. Le Planning tente de négocier avec l’État, directement au ministère de la Santé puisque les Ddass sont amenées à disparaître. Il a lancé une pétition pour « le droit à l’information, à l’éducation, à la sexualité, pour toutes et tous » : 100 000 signatures collectées en deux semaines sur internet, sans compter les feuilles signées dans les permanences.
Source: l’alsace.fr