La fin des syndicats
Extraits d’ un article de Yvon Gattaz, titré « La fin des syndicats est-elle souhaitable ? » dans le numéro d’été de la revue Commentaire.
Yvon Gattaz est le président du syndicat des entreprises de taille intermédiaire ASMEP-ETI et l’ ancien président du CNPF devenu le MEDEF.
Gattaz dénonce l’ « invraisemblable sanctification » des syndicats. Il prône l’abandon du dialogue social « trop organisé » pour le « dialogue humain, le dialogue personnalisé ». Il propose de limiter les sommets syndicats-patronat aux grands accords d’assurance collective et de privilégier le dialogue à la base, au niveau de l’entreprise.
» De véritables entrepreneurs, en particulier ceux qui ont créé leur entreprise et embauché peu à peu tout le personnel, connaissent parfaitement le secret de l’harmonie sociale : la disparition des syndicats » .
» Les performances des entreprises sont inversement proportionnelles à leur taux de syndicalisation. L’élimination s’impose donc économiquement » .
» Les meilleures entreprises françaises ont montré l’exemple. Elles ont supprimé ou réduit l’action des syndicats mais elles l’ont remplacée obligatoirement par une intense politique humaine, individualisée, personnalisée, compréhensive, interactive, attentive aux besoins des salariés » .
« Il est curieux que les présidents du Medef soient tous tombés dans le piège syndical, au point de réserver la presque exclusivité de leurs actions aux problèmes syndicaux, parfois éloignés des problèmes sociaux et tout à fait distincts des problèmes humains qui intéressent directement les salariés et les chefs d’entreprise » .
« Remplacer le syndical, en échec, par le social si vaste, puis par l’humain personnalisé peut sembler un objectif présomptueux, après des décennies de sens inverse. Mais le social n’est que l’humain massifié. Et le syndical n’est que le social militarisé.
Ceux qui pensent naïvement qu’il suffirait de rendre les syndicats plus forts pour améliorer le dialogue social prouvent à la fois leur totale méconnaissance de l’entreprise et la confusion entre force et responsabilités si différentes.
Ce qui manque à nos syndicats, pour être crédibles, c’est avant tout une véritable responsabilité dont ils sont totalement dépourvus à cause de leurs innombrables immunités, sinon reconnues, du moins admises et tolérées. »
Source : La revue Commentaire
A ce point de bêtise, c’est un chef d’oeuvre !
Bravissimo, M. Gattaz…
Evidemment que les patrons sont pour la personnalisation du dialogue social… Le but est simplement de rendre chaque représentation syndicale moins forte au niveau de l’entreprise. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Toutes les avancées concernant la condition des travailleurs ont été obtenues par l’organisation et la bataille contre le patronat.