Le 02/03/2009

Les associations craignent de faire les frais d’une baisse des subventions

Suppression de lignes de crédits, non-renouvellement de conventions pluriannuelles : la crise n’épargne pas les associations, notamment les plus dépendantes des financements publics. Une tendance qui les pousse à développer leurs propres ressources. L’heure n’est pas à la banqueroute, loin de là . Mais de plus en plus d’associations s’inquiètent des effets de la crise […]

Suppression de lignes de crédits, non-renouvellement de conventions pluriannuelles : la n’épargne pas les associations, notamment les plus dépendantes des financements publics. Une tendance qui les pousse à développer leurs propres ressources.associations_subventions_baisse_crise_subventions_publiques_budget_Olivier_Brault_croix_rouge_financements_publics_Secours_populaire_Caisse_d'_allocations_familiales_Finistere_Nord_subventions_municipales_Secours_catholique_Andre_Flagel_UNA_assurance-maladie_Jean_Marie_Destree_Jacques Malet_Recherches & Solidarites

L’heure n’est pas à la banqueroute, loin de là . Mais de plus en plus d’associations s’inquiètent des effets de la crise sur leur financement, en anticipant notamment une prochaine des dont elles dépendent en moyenne pour moitié dans leur . « Pour l’instant, on ne peut pas faire un constat consolidé mais les signaux inquiétants s’accumulent. Ce qui est sûr, c’est que le niveau d’incertitude augmente », souligne , directeur général de la Croix-Rouge, dont 90 % des ressources proviennent de fonds publics. L’ inquiétude monte aussi au Secours populaire, où plusieurs lignes de crédits venant de subventions publiques ont été annulées.

Dans le Finistère par exemple, le nombre de « journées vacances » financées par la Caisse d’allocations familiales pour les enfants défavorisés est en nette baisse : 400 journées en moins en 2009, elles disparaîtront totalement en 2012. Dans le Nord, les dont bénéficie le Secours populaire sont en baisse de 5 à 15 %. Une des entités du a aussi perdu 400.000 euros de crédits publics pour l’hébergement d’urgence, sur un budget global de 40 millions d’euros.

Une tendance qui pose la question du maintien de certaines activités et de la baisse de qualité des prestations proposées, comme le craint André Flagel, président de l’, qui regroupe plusieurs associations d’aide et de soins à domicile : « On sent une très forte pression à la baisse sur le prix des soins financés par l’, ce qui risque d’avoir des conséquences sur le niveau des compétences de nos salariés et, in fine, sur la qualité des soins. » Ailleurs, ce sont des conventions pluriannuelles qui n’ont pas été renouvelées.

Pour amortir ces coupes budgétaires, les associations tentent de développer des ressources propres. Le Secours populaire récupère des denrées alimentaires auprès des grandes surfaces pour les revendre entre 10 et 50 % du prix initial dans ses épiceries solidaires. Même chose pour les boutiques de fripes solidaires du Secours catholique, mais « les montants restent modestes. Une boutique qui marche bien rapporte entre 30.000 et 40.000 euros à l’année. Ce n’est donc pas un vrai centre de profit, mais surtout un outil d’insertion», juge Jean-Marie Destrée, directeur du développement des ressources. Les programmes de formation (à la sécurité ou à la santé au travail) vendus par la Croix-Rouge aux entreprises sont plus ambitieux : ils représentent 100 millions d’euros du produit d’exploitation (y compris la formation initiale).

Un rôle de stabilisateur social

Les responsables associatifs restent malgré tout optimistes, tout au moins sur la nécessité de leur action : « Dans un contexte de crise, les associations font partie des stabilisateurs, au même titre que les prestations sociales. L’ État en est conscient et les différents plans de relance qui ont été annoncés comportaient d’ailleurs des mesures en faveur de l’action sociale et de l’intérêt général», analyse Olivier Brault. Les compétences spécifiques déployées par les associations, leur connaissance du terrain sont des atouts importants. « Les pouvoirs publics ont conscience de la nécessité du tissu associatif. Et pour un euro dépensé en , il y a deux ou trois euros à valoriser en bénévolat. C’est donc un formidable effet de levier », conclut , du réseau Recherches & Solidarités.

Les chiffres clefs
Plus de 1 million d’associations en France ; 16 % sont des associations employeurs, soit 1 million d’emplois en équivalent temps plein ; 14 millions de bénévoles.
Les subventions publiques représentent 51 % du budget des associations.

Source : Les Échos des 27 et 28 février 2009

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Publié par Observateur le 2/03/09

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