La culture française malade des subventions
Qui ne se souvient de la « une » du magazine américain Time du 29 novembre 2007, annonçant « La mort de la culture française ? » Qui ne se souvient du tollé que cet article avait suscité chez les bien-pensants de tout poil, de Maurice Druon à Bernard- Henri Lévy, d’Olivier Poivre d’Arvor à Costa-Gavras ?
Les éditions Denoël ont retrouvé le coupable, beaucoup moins connu que son article : il s’agit de Donald Morrison, journaliste américain qui connaît bien Paris pour y vivre depuis cinq ans, mais qui s’avoue « abasourdi » par la tempête qu’il a provoquée. Dans ce livre, écrit avec un humour très anglosaxon, il persiste et il signe.
Si la culture française n’est pas vraiment morte, elle est en tout cas déclinante, constate-t-il, notamment parce qu’elle souffre du poids écrasant de l’État.
Le théâtre, par exemple. Les pouvoirs publics subventionnent 5 théâtres nationaux, 39 centres dramatiques, 69 scènes nationales, 77 scènes conventionnées et 600 compagnies. Durant la saison 2004-2005, ces 800 institutions parapubliques ont accueilli 3,8 millions de spectateurs payants, soit une moyenne de 396 spectateurs par mois chacune. Pendant ce temps, les 46 théâtres privés recevaient 3,3 millions de spectateurs, soit une moyenne de 6 000 spectateurs.
Plus généralement, le ministère de la Culture subventionne d’innombrables artistes, décidant souverainement de ce qui est culturel et de ce qui ne l’est pas ; le ministère des Affaires étrangères, de son côté, finance 148 groupes culturels, 26 centres de recherches, 176 chantiers de fouille archéologiques à l’étranger…
Au total, d’après une enquête américaine datant de 1993, la dépense publique par habitant pour la culture est 29 fois plus élevée en France qu’aux États-Unis ! Sans compter les mesures censées protéger notre production culturelle, du prix unique du livre aux quotas de films français sur les chaînes publiques et privées. Tout ça pour quoi ?
Cet arsenal de subventions et de mesures protectionnistes protège le petit cocon franco-français, mais ne favorise pas une culture ambitieuse, déplore Morrison, qui cite l’académicien Marc Fumaroli : « Notre exception culturelle protège aussi bien ce que nous faisons de médiocre que ce que nous faisons de meilleur ».
Charles-Henri d’Andigné
« Que reste-t-il de la culture française ? » de Donald Morrison. Denoël, 205 pages, 13 euros.
Source : Le Cri du Contribuable n°67, du 21 mars 2009
A ce sujet, a propos d’Académie Française, ll parait que le brillant libraire Monsieur Collard, qui dirige la librairie Griffe Noire, va se présenter pour devenir à l’Academie Française !. Je suis convaincu que ça ferait un deuxième élan à l’Académie, foi de Saint Maurien. Vous ne trouvez pas