Le 08/11/2012

Magouilles à Sciences-Po

Le magazine L’Express a réussi à mettre la main sur la liste de la commission des rémunérations qui fixe les salaires des dirigeants de Sciences Po. La Cour des Comptes avait déjà pointé du doigt l’opacité entourant les rémunérations des dirigeants de Sciences-Po ( voir Les gaspillages de Sciences-Po Paris). Cette liste de la commission […]

Le magazine L’Express a réussi à mettre la main sur la liste de la commission des rémunérations qui fixe les salaires des dirigeants de Sciences Po.

Magouilles à Sciences-PoLa Cour des Comptes avait déjà pointé du doigt l’opacité entourant les rémunérations des dirigeants de Sciences-Po ( voir Les gaspillages de Sciences-Po Paris). Cette liste de la commission des rémunérations, qui n’a jamais été rendue publique et que s’est procurée L’Express, est quasiment identique au comité d’instruction des candidatures à la succession de Richard Descoings. Ce comité vient d’ailleurs de désigner Hervé Crès pour succéder à Richard Descoings à la tête de Sciences-Po. Conflit d’intérêts ?

On retrouve donc dans ces 2 comités Jean-Claude Casanova, président de la FNSP ( Fondation nationale des sciences politiques), Jean-Marc Sauve, vice-président du Conseil d’Etat, Hélène Gisserot, procureur général honoraire près la Cour des comptes, Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault-Nissan, Michel Pébereau, ancien PDG de la BNP Paribas, Henri de Castries, président du directoire d’Axa.

Olivier Duhamel, Alain Lancelot, ancien directeur de Sciences Po, et Jean-Pierre Jouyet, président de la Caisse des dépôts font quant à eux seulement partie du comité d’instruction des candidatures. Richard Descoings et Marc Ladreit de Charrière, président de la holding Fimalac, ne font partie que de la commission de rémunérations.

Ainsi, ce sont les mêmes personnes qui décident des salaires des dirigeants de Sciences-Po qui ont également désigné le successeur de Richard Descoings.

Richard Descoings avait du s’expliquer en décembre 2011 concernant les 295 000 euros de primes répartis au sein du comité de rémunération: « Sept membres du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) constituent la commission des rémunérations. Eux seuls décident. En 2007, il a été décidé que les cadres dirigeants auraient dans leurs salaires une part fixe et une part variable, car c’est la seule possibilité pour faire baisser un salaire en France. Il a aussi été décidé que nous n’aurions pas d’augmentation à l’ancienneté et que nous ne bénéficierions pas des accords d’entreprise. Vous trouvez cela opaque ? Pour moi, c’est plutôt de la transparence. De plus, les sept personnes qui décident ne sont pas sous ma coupe » .

Quand cesseront donc ces magouilles à Sciences-Po ?

source: L’Express

Publié par Rédaction le 8/11/12

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  • Par Henri Masson, le 18/11/2012

    Il serait intéressant de se pencher sur le rapport Grin  » L’enseignement des langues étrangères comme politique publique » publié en octobre 2005 : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000678/index.shtml

    1) le Royaume-Uni gagne, à titre net, au minimum 10 milliards d’Euros par année du fait de la dominance actuelle de l’anglais ;
    2) si l’on tient compte de l’effet multiplicateur de certaines composantes de cette somme, ainsi que du rendement des fonds que les pays anglophones peuvent, du fait de la position privilégiée de leur langue, investir ailleurs, ce total est de 17 à 18 milliards d’Euros par année;

    3) ce chiffre serait certainement plus élevé si l’hégémonie de cette langue venait à être renforcée par une priorité que lui concéderaient d’autres États, notamment dans le cadre de leurs politiques éducatives respectives ;
    4) ce chiffre ne tient pas compte de différents effets symboliques (comme l’avantage dont jouissent les locuteurs natifs de la langue hégémonique dans toute situation de négociation ou de conflit se déroulant dans leur langue) ; cependant, ces effets symboliques ont sans doute aussi des répercussions matérielles et financières ;
    (p. 6-7)

    L’hégémonie linguistique (…) en faveur de l’anglais serait une fort mauvaise affaire pour la France ainsi que pour tous les États non-anglophones de l’Union européenne, voire au-delà des frontières de l’Union. Pourquoi ? Parce que cette formule donne lieu à une redistribution des plus inéquitables, à travers cinq canaux qui sont les suivants :
    1) une position de quasi-monopole sur les marchés de la traduction et de l’interprétation vers l’anglais, de la rédaction de textes en anglais, de la production de matériel pédagogique pour l’enseignement de l’anglais et de l’enseignement de cette langue ;

    2) l’économie de temps et d’argent dans la communication internationale, les locuteurs non-natifs faisant tous l’effort de s’exprimer en anglais et acceptant des messages émis dans cette langue ;
    3) l’économie de temps et d’argent pour les anglophones, grâce au fait qu’ils ne font plus guère l’effort d’apprendre d’autres langues ;

    4) le rendement de l’investissement, dans d’autres formes de capital humain, des ressources que les anglophones n’ont plus besoin d’investir dans l’apprentissage des langues étrangères ;
    5) la position dominante des anglophones dans toute situation de négociation, de concurrence ou de conflit se déroulant en anglais.

    L’existence même de ces effets distributifs est peu connue; il faut dire que les travaux qui les signalent (certains effets sont déjà mentionnés, en français, depuis longtemps déjà ; voir par ex. Carr, 1985) sont restés relativement confidentiels. À ce jour, ils n’ont pas fait l’objet d’évaluation détaillée (Grin, 2004a) ; mais les estimations préalables effectuées dans le chapitre 6 indiquent que ces montants se chiffrent en milliards d’Euros annuellement. Dans tout autre domaine de la politique publique, de tels transferts seraient immédiatement dénoncés comme inacceptables.
    (p. 65-66)

    Depuis 2005, la situation s’est dégradée au profit de la Grande-Bretagne qui, même si elle en venait à quitter l’UE, n’en continuerait pas moins à tirer profit de l’UE vu que l’anglais est avant tout sa langue nationale avant d’être une langue internationale. La supercherie a remarquablement fonctionné depuis la Conférence anglo-américaine qui se tint à Cambridge en 1961 pour imposer l’anglais au monde.

    Par Jorgos, le 20/11/2012

    Enfin quelqu’un qui lève le problème de l’IMPOT LINGUISTIQUE …partout caché par les « collabos » qui veulent nous mettre à genoux culturellement.
    Pourquoi les francophones n’ont pas accès aux ouvrages de Robert Phillipson ?

    Js.

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