Enquête sur le scandale des subventions aux associations
Le magazine Hebdo-Bourseplus a interrogé Jean-Baptiste Leon, rédacteur en chef du Cri du Contribuable, à propos de l’enquête qu’il a mené sur le scandale des subventions aux associations.
L’association Contribuables Associés vient de publier une enquête sur le scandale des subventions distribuées aux associations. Ce numéro hors-série du Cri du Contribuable est disponible dans tous les kiosques et il révèle comment des associations donneuses de leçons vivent bassement de l’argent public (voir Scandale des subventions aux associations)…
Jean-Baptiste Leon, rédacteur en chef du Cri du Contribuable, nous présente les grandes lignes de son enquête. Rappelons que Contribuables Associés n’a pas de liens avec le Rassemblement des Contribuables Français. Toutefois, ces deux structures visent le même objectif : la baisse de la dépense publique.
L’Hebdo-Bourseplus. Lorsque l’on évoque les associations, on pense au club de sport de son quartier ou à une association d’étudiants qui reçoit quelques centaines d’euros de la commune pour une action humanitaire… Ce sont des petites sommes mais, lorsque l’on multiplie tout cela à l’échelon national, cela représente beaucoup d’argent.. On découvre également que certaines associations disposent de budgets colossaux…
Jean-Baptiste Leon. Exactement. L’emploi associatif représente 5% de l’emploi total de notre pays. Près de 65 000 associations se créent chaque année et le monde associatif représente 3,5% du PIB. Les associations pèsent plus lourd dans l’économie française que l’hôtellerie et la restauration, et autant que l’agriculture et l’industrie agroalimentaire.
Le budget du secteur associatif est également énorme, puisqu’il s’élève à plus de 70 milliards en 2012 et près de la moitié de ces fonds proviennent de subventions publiques. II y a 1,3 million d’associations en France. 80% ne reçoivent aucune subvention, mais 7% d’entre elles reçoivent 70% des subventions publiques. Donc, on peut dire qu’il y a un traitement inégalitaire de la manne publique.
Ce qui rapporte le plus, c’est l’antiracisme…
JBL. Nous avons voulu nous intéresser aux donneurs de leçons patentés qui occupent nos médias en permanence. Nous nous sommes intéressés à SOS Racisme, que l’on entend partout et que l’on voit partout, et nous voulions savoir ce qu il y avait derrière. Nous nous sommes penchés sur les comptes de SOS Racisme, il faut savoir que depuis quelques années, toute association qui reçoit plus de 153 000 euros de subventions ou de dons est tenue de publier ses comptes au Journal officiel. SOS Racisme a publié ses comptes pour 2009, mais ne l’a pas refait depuis. Or, on sait que cette association a reçu plus de 350 000 euros en 2011 de la part de différents ministères, dont l’Éducation nationale et la Culture.
Nous nous sommes penchés sur les comptes de 2009, qui sont les seuls accessibles pour l’instant, et nous nous sommes rendu compte que SOS Racisme a reçu 579 000 euros de subventions publiques en 2009, alors que le montant des adhésions des membres de SOS Racisme plafonne à 18 669 euros exactement ! Cela veut dire que simplement 2% des recettes de l’ association proviennent du montant des adhésions des membres de SOS Racisme. Donc, SOS Racisme, que l’on voit partout et que l’on entend partout, ne représente quasiment personne.
Nous avons fait un calcul assez rapide et, lorsque l’on divise la somme des adhésions par le montant minimal qui était de 38 euros en 2009, on en conclut que SOS Racisme avait en 2009 un maximum de 491 adhérents. C’est strictement ridicule eu égard à la surface médiatique de cette association. Le budget de SOS Racisme en 2009 était de 900 000 euros et 64% des recettes provenaient de subventions publiques, 2% des adhésions, et le reste venait de mécènes privés, comme Pierre Bergé, par exemple.
SOS Racisme a reçu beaucoup d’argent de la part des ministères, même à l’époque de Nicolas Sarkozy et François Fillon, mais il y a aussi de nombreux autres acteurs qui interviennent localement…
JBL. Il y a par exemple les Indigènes de la République, la Licra, le CRAN, le MRAP, etc. Les chiffres que je vous ai donnés sur SOS Racisme ne concernent que le centre national. Après, il y a différentes antennes en province qui perçoivent aussi des subventions de la part des collectivités locales. Les budgets sont bien plus conséquents, mais tout cela n’apparaît pas dans les comptes publics au Journal officiel. Si l’on cumule l’ensemble des aides publiques, cela se chiffre en millions d’euros.
Il y a l’antiracisme, mais également l’aide aux clandestins qui représente beaucoup d’argent…
JBL. Nous nous sommes appuyés sur le travail de Jean-Paul Gourévitch sur le coût de l’immigration. Il s’est intéressé aux subventions aux associations d’aide aux clandestins, c’est-à-dire les, sans-papiers. II estime que ces aides représentent 220 millions d’euros par an ! On retrouve aussi des associations antiracistes qui sont sur ce terrain.
Vous avez découvert à quel point les lobbys, comme ceux qui concernent la sécurité routière ou les droits des non-fumeurs, exercent une influence considérable auprès des ministères…
JBL. Nous avons voulu nous intéresser à toutes ces associations liberticides, celles qui menacent nos libertés. Ces associations, que l’on voit partout dans les médias, entendent asseoir leur domination idéologique en présentant leurs choix de société comme seuls légitimes. Ces donneuses de leçons sont des pleureuses ultra-subventionnées qui ne cessent de sucer la moelle du contribuable. Nous avons voulu mettre le focus sur ces grandes prêtresses du politiquement correct, ces ayatollahs de la pensée unique qui passent leur temps à nous donner des leçons et qui, quelque part, entendent nous rééduquer.
Ce qui m’a le plus choqué, c’est la difficulté que j’ai eue pour obtenir ces informations. Les associations sont tenues de publier leurs comptes et elles ne le font pas toutes. Nous avons fini par trouver des chiffres, mais il a fallu batailler pour avoir accès à des données. Ces associations sont souvent des faux-nez de l’État, comme l’Union nationale de défense de la famille, qui se présente comme une association indépendante anti-sectes. Il se trouve que cette association vit quasi exclusivement de l’argent du contribuable, puisqu’elle est subventionnée à hauteur de 97% par les pouvoirs publics. On se demande quelle est la véritable indépendance de pensée de cette association. Elle est un bras armé de l’État contre la liberté de conscience et d’opinion.
Certes, on peut penser que la lutte contre le racisme est tout-à-fait respectable et que l’État peut s’engager dans ce domaine pour promouvoir une société plus fraternelle. Mais ce qui est vraiment choquant, c’est cette opacité avec tous ces millions d’euros qui sont déversés, y compris pour des intérêts catégoriels, comme les automobilistes ou les non-fumeurs…
JBL. Nous sommes nous-mêmes une association non subventionnée, puisque nous vivons exclusivement des dons de nos membres. Le but du jeu, ce n’était pas d’attaquer les associations en soi. La plupart ne touchent rien de l’ État ou des collectivités locales et beaucoup font un travail remarquable. Nous voulions pointer le principe même de l’ingérence de la sphère publique dans des affaires qui sont, par nature, privées. Ce qui nous ennuie, c’est que l’Etat prenne de l’argent à tous les contribuables pour le donner arbitrairement à certaines associations. Les résultats de ces pratiques, c’est le copinage, le clientélisme et le gaspillage de l’argent public.
Le gouvernement dit qu’il souhaite traquer chaque dépense publique. Avez-vous le sentiment que les choses vont davantage revenir dans le droit chemin et que l’on y prêtera un peu plus d’attention ?
JBL. Ce qui est certain, c’est que l’État réduit ses subventions depuis quelques années, contrairement aux collectivités locales, les départements, les légions ou certaines communes. Nous avons l’impression qu’il y a une prise de conscience au plus haut niveau de l’État quant à la réduction nécessaire des dépenses publiques. Nous avons cependant le sentiment que les élus des collectivités locales n’ont pas encore fait ce constat. On évoque aussi la réserve parlementaire, avec des députés qui utilisent la réserve parlementaire pour aider des associations dans leurs circonscriptions: c’ est clairement une manière pour eux d’acheter des voix (voir Des lobbies financés par la réserve parlementaire).
Ce monde associatif constitue une économie parallèle qui n ‘est pas créatrice de richesses et qui, parfois, concurrence même le secteur prive dans certains domaines. Tout cela a pour effet de faire perdre des centaines de milliers d’emplois…
JBL. Certaines associations ultra-subventionnées s’efforcent d’éliminer les initiatives concurrentes, évidemment les initiatives privées. Ces associations, quand elles sont subventionnées de manière conséquente par la sphère publique, perdent toute légitimité. La légitimité d’une association, c’ est de rassembler des gens qui ont une cause commune et le combat est reconnu légitime par l’opinion publique lorsque l’association a des adhérents.
Si je crée une association de boulistes et que j’ai 300 adhérents, si celle-ci vit uniquement des cotisations, cela veut dire que l’association a une véritable légitimité et qu’elle est utile. Mais lorsque cette même association de boulistes n’a que 10 membres et que 90% de son budget est assuré par des subventions, on peut douter de la réelle utilité de l’ association, qui n’ est qu’une coquille vide. En la matière, la bonne pratique, c’est de demander à l’association un contrat d’objectifs, mais tous les élus ne le font pas. C’est à l’association de montrer qu’ elle est d’intérêt général.
Source: www.hebdobourseplus.com
j’ai vu aussi que les comité d’entreprises des agglomérations était aussi largement concerné, par les budgets associatifs.
Mon association dirigée par des bénévoles vient d’être déclarée en liquidation motif l’état impose 10,000 adhérents avec 6000 ils ne subventionnent plus ils préfèrent subventionner des organisations politiques où des pésumés bénévoles s’assurent un second salaire avec l’argent des contribuables…c’est ça le changement Mr HOLLANDE?
Même pourcentage pour les subventions aux agriculteurs. Les subventions vont à ceux qui n’ont aucun risque, céréaliers par exemple.
J’habite une région de maraîchage où les pertes de produits périssables sont importantes. Il existe aussi des cours variables d’un jour à l’autre.
Les rédacteurs de ce « billet », pour le moins malhonnête, ont ils déjà entendu parler « d’éducation populaire », de « lien social » ou encore de « délégation de la vie sociale » ?
Ces détracteurs de la vie associative savent ils se servir d’une calculette ? La réponse est certainement « Non », sans quoi ils auraient constaté qu’1 euro de subvention génère 3 euros d’activité économique, avec les retombées normales et attendues pour l’Etat.
Mais où vont toutes ces subventions impressionnantes annuelles versées à SOS Racisme ???? peut-on le savoir?
Alors que l’on manque de fonds pour améliorer les maisons de retraites pour des citoyens Français qui ont cotisé et travaillé durement dans leur vie
et ne pas pouvoir payer en totalité les frais de séjour, le complément à la charge des familles
@Sauvage : ben voyons, comme il est bô le monde des bisounours !
C’est un secret de polichinelle que les subventions aux assocs en France sont la face caché de la corruption qui gangrène notre monde politique.
Bonjour
je suis ok avec vous, mais je ne comprends, quand l’UMP était au pouvoir pourquoi ce PB n’a pas été soulevé et réglé ????
DV
il faudrait limiter les subventions à la moitié des cotisations des adhérents…. en y incluant les syndicats…
1 euro de subvention génère 3 euros d’activité économique !
C’est de l’humour ?
aucune association ne devrait être subventionnée, ceci est un gage d’indépendance vis à vis de tout pouvoir; je parle en connaissance de cause, je suis secrétaire d’une association, je suis totalement bénévole, et seules les cotisations des adhérentsnous permettent de financer timbres courrier etc, mais personne ne peut nous faire taire