PSG : encore des subventions !
2,3 millions d’euros. Tel est le montant de la subvention annuelle que la Ville de Paris accorde au PSG, l’incontournable club de balle au pied de la capitale.
Les contribuables parisiens ont-ils à financer des clubs sportifs privés et bénéficiaires ? Non, répond Yves Pozzo di Borgo, sénateur et président du groupe Centre et Indépendants au Conseil de Paris. Interview.
Lors du Conseil de Paris des 6 et 7 avril dernier, les groupes UMP et Nouveau Centre se sont emparés d’un rapport de la Chambre régionale des comptes pointant du doigt certaines dérives concernant les subventions de la Ville au PSG et au stade Jean Bouin. Président du groupe Centre et Indépendants, le sénateur (NC) Yves Pozzo di Borgo a déposé trois vœux visant à clarifier les liens financiers entre la municipalité parisienne et les clubs professionnels.
Le Cri : Que demandaient vos vœux ?
Yves Pozzo di Borgo : Le premier vœu concernait la subvention annuelle de 2,3 millions d’euros attribuée au PSG, club professionnel qui dégage des bénéfices. Je demandais tout simplement que cette subvention soit revue à la baisse, et ce de façon substantielle.
Ma deuxième proposition visait à renforcer le contrôle des clubs par la municipalité, qui est effectué de façon très partielle. Les clubs bénéficiant de subventions importantes pour fonctionner ont un devoir de transparence envers la Mairie et les contribuables, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui.
Enfin, mon dernier vœu portait sur les conditions de mise à disposition d’équipements sportifs, en l’occurrence le Parc des Princes pour le PSG et le stade Jean Bouin pour le Stade Français. Ces stades sont confiés à des personnes privées, respectivement Sport et Evènements et Paris Jean Bouin Lagardère. Figurez-vous que, concernant le PSG, la convention exclut du mode de calcul de la redevance les recettes de billetterie, de publicité, de droits de retransmission et de l’exploitation des buvettes et des boutiques du Parc des Princes. C’est un peu surprenant.
Quant à Jean Bouin le loyer annuel est de 32 000 euros seulement ! A peine le loyer annuel d’un quatre pièces dans le quartier ! C’est en complète opposition, comme le dit la chambre régionale des comptes, avec les règles de la domanialité publique.
Vous voulez dire que ces pratiques sont entachées d’illégalité ?
Et c’est le cas en l’occurrence ! Le tribunal administratif de Paris vient de rendre caduc le contrat d’occupation accordé en juillet 2004 à l’association Paris Jean Bouin Lagardère. C’est le fondement de la décision du tribunal qui est intéressant : le contrat d’occupation du domaine public aurait dû légalement être un contrat de délégation de service public, avec publicité et mise en concurrence. Cela n’a jamais été le cas. Le rapport du Commissaire du gouvernement est accablant pour la Ville dans ce dossier.
Vos vœux ont-ils été adoptés ?
Pas du tout, malheureusement. Plusieurs groupes ont voté nos voeux, celui de l’UMP et même celui des Verts mais l’adjoint communiste aux sports, Jean Vuillermoz a émis un avis défavorable qui a condamnés ces propositions. D’ailleurs mon groupe, par l’intermédiaire de Valérie Sachs, conseiller de Paris du 16e arrondissement, poursuit inlassablement depuis le début de la mandature la refonte de ces dossiers. Nous souhaitons la mise en place d’un bail emphytéotique* pour le PSG.
Mais Jean Vuillermoz a bien été obligé de laisser entendre que ces subventions, directes ou déguisées pourraient à l’avenir être remis en cause, au moins en partie. On peut toujours espérer ! En tout cas il va être de plus en plus difficile de justifier ces dépenses auprès des Parisiens qui doivent s’acquitter d’une hausse d’au moins 9 % de la taxe d’habitation cette année et autant en 2010 !
Ces clubs ne profitent-ils pas déjà amplement de la notoriété de la capitale ?
Tout a fait. Si l’on prend l’exemple du PSG, son propriétaire, le fond de pension américain Colony Capital, bénéficie d’une remarquable carte de visite en Europe depuis qu’il s’est rendu acquéreur de ce club de football. C’est un atout important pour cette société. Elle a réussi à associer son nom avec l’une des plus grandes capitales du monde. On est donc en droit de s’interroger sur la légitimité des subventions attribuées à ce club.
Propos recueillis par Amédée Dubuis
* bail immobilier de longue durée, en général 99 ans.
A paraître dans Le Cri du Contribuable n° 70 du 02 mai 2009.
Le PSG trop gâté par la Mairie de Paris ?
Qu’en est-il de l’état des finances de l’associations PUC Volley-Ball/Paris Volley?
L amairie de Paris a l’air très silencieuse à ce sujet……