Le 02/08/2013

Vacances de rêve avec les CE des entreprises publiques

SNCF, RATP, Air France… Gérés par les syndicats, la plupart des comités d’entreprises publiques ou semi-publiques engloutissent l’argent des contribuables pour financer le farniente de leurs salariés. Grève des cheminots de la CGT et de SUD en avril dernier, rebelote le 12 juin, grève des contrôleurs aériens un jour plus tard : les syndicats ne […]

SNCF, RATP, Air France… Gérés par les syndicats, la plupart des comités d’entreprises publiques ou semi-publiques engloutissent l’argent des contribuables pour financer le farniente de leurs salariés.

Vacances de rêve avec les CE des entreprises publiquesGrève des cheminots de la CGT et de SUD en avril dernier, rebelote le 12 juin, grève des contrôleurs aériens un jour plus tard : les syndicats ne manquent jamais une occasion de saboter le départ en vacances des Français. Mais ils préservent leurs loisirs, a fortiori lorsque le comité d’entreprise (CE) qu’ils gèrent est subventionné par de l’argent public.

Fin 2011, un rapport de l’ex-député centriste Nicolas Perruchot sur le financement des CE gérés par les syndicats a fait sonner le tocsin. L’élu dépeignait la gestion calamiteuse et parfois mafieuse de ces organismes, comme celle du CE lyonnais de la SNCF qui servait à alimenter clandestinement la caisse de plusieurs syndicats. Si la proposition de loi Perruchot visant à imposer une gestion plus transparente aux CE a été adoptée par les députés, les sénateurs, n’ont, pour l’instant, pas donné suite. La République a préféré se crever les yeux plutôt que d’affronter la CGT, SUD et consorts. Preuves à l’appui, le parlementaire dénonçait pourtant des détournements de fonds « systémiques ».

Symptomatique, le cas de la mairie de Montreuil, la bourgade du 93 passée du rouge PC au vert écolo en 2008 a récemment défrayé la chronique : la majeure partie de la subvention municipale de 1,4million d’euros allouée au COS (comité des œuvres sociales) a été utilisée pour financer les vacances des cégétistes. En deux ans et demi, quatre représentants de la CGT et leurs familles ont voyagé aux frais du COS pour un montant de 153 024euros. A lui seul, un élu s’est offert une trentaine de voyages (Egypte, Maroc, Kenya, Crète, Québec, Thaïlande…). Montant de la facture : 44000 euros !

Autre dossier, le CE d’Air France a été placé en redressement judiciaire en avril 2013. Il ne manquait pourtant pas de moyens : en 2011, la compagnie a versé 87 millions d’euros au comité central d’entreprise et aux huit comités d’établissement afin qu’ils financent différentes activités « culturelles » dont des vacances à prix cassés pour les salariés. Ces salariés ont le choix: le CCE Air France possède quatre villages-clubs et sept villages-détente dont quatre dans les DOM. En 2008, près de 27000 agents d’Air France et leurs familles se sont « ressourcés » dans l’un de ces villages affirme la pub maison. S’y ajoutent 17 propriétés équipées de structures pour l’accueil d’enfants âgés de 4 à 17 ans. Tout cela est moins sympathique lorsque l’on sait que sont les contribuables qui financent farniente puisque l’Etat actionnaire vient régulièrement au secours de la compagnie, périodiquement confrontée à des trous d’air financiers. Les salariés du groupe ne sont pas les seuls à se payer sur la bête. En 2012, l’ex-directeur général d’Air France-KLM s’est fait épingler après avoir demandé des billets quasi gratuits pour l’Ile Maurice (24 euros en haute saison) pour lui, sa femme et deux de leurs proches, alors que sa compagnie annonçait 500 millions de pertes ! Devant l’émoi que suscitaient ces voyages au sein des personnels soumis à des économies drastiques, Pierre-Henri Gourgeon a été contraint d’acheter des billets en classe Affaires (mais au tarif préférentiel des retraités de la compagnie).

Ce qui est vrai dans les airs l’est aussi dans le ferroviaire. La brigade financière a effectué en mai dernier une perquisition au siège du Comité régie d’entreprise de la RATP. Piloté par la CGT, cet organisme gère près de 80 millions d’euros. Châteaux, immeubles dans des stations de ski, hôtels au bord de la mer… Le CE fournit aux agents un éventail de villégiatures impressionnant. Normandie, Bretagne, Pyrénées-Atlantiques, Alpes, Côte d’Azur, au total, il gère plus près d’une quarantaine de centres de loisirs et de vacances. En 2011, la Cour des comptes a pointé du doigt de nombreux dysfonctionnements dans la comptabilité du CE. Au cœur du scandale, on trouve notamment un château XVII ème située  situé dans la Vallée de Chevreuse. Cette datcha est située au cœur d’un parc boisé de 75 hectares et elle dispose de trois terrains de tennis, d’un minigolf…Des centaines de milliers d’euros y ont été engloutis pour l’organisation de fêtes, de concerts.

D’autres centres de vacances de la RATP sont gérés dans la plus parfaite opacité, estime la Cour des comptes, dont un hôtel de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes) ou un camping dans les Pyrénées-Orientales, pour ne citer que ces exemples. Les élus du CE affichent de hautes ambitions sociales : offrir « un accès au plus grand nombre aux vacances » et « développer le tourisme social ». Pourtant, moins de 13 % des salariés de la RATP font appel au comité d’entreprise pour leurs séjours de vacances. Cherchez l’erreur…

Autre mammouth syndical, le comité central d’entreprise de France Télécom a frôlé la banqueroute. Les organisations syndicales avaient pris l’habitude de distribuer des chèques vacances gratuits aux salariés de l’entreprise. Ces pratiques ont contribué à élargir un trou financier évalué à 20 millions d’euros !

A Marseille, les intérêts des dockers sont aussi bien défendus. La CGT veille à ce que leur temps de travail ne dépasse pas trois heures par jour pour un salaire allant de 3000 à 5000 euros (nets) mensuels ! Pour faire bonne mesure, la Cour des comptes estimait (en 2008) le temps moyen d’absence des dockers CGT à 26,53 jours par manutentionnaire et par an. Soit la bagatelle de cinq semaines de vacances supplémentaires !

Article extrait de:

Les Dossiers du Contribuable: Elus, syndicalistes, fonctionnaires de Bercy… Ils partent en vacances avec votre argent !

Pour commander ce numéro en ligne : www.contribuables.org/

Publié par Rédaction le 2/08/13

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Par Marc, le 04/08/2013

Vous parlez du CE Air FRANCE comme symbole d’un gaspillage public. C’est effectivement un gaspillage mais qui ne concerne PLUS le contribuable puisque AF est une entreprise privée. Il concerne les actionnaires. Charge à eux dont les employés, à hauteur des 12% qu’ils représentent, de faire le ménage. Maintenant si votre article c’est: démontrer que les syndicats sont tous responsables des mauvaises gestions des CE c’est vrai. Sauf celui du personnel navigant qui est tous les ans excédentaire. Mais les syndicats qui le gèrent sont des syndicats de corporation. Et là est LA GRANDE DIFFERENCE.

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