A 9 mois des élections municipales, un court passage du dernier rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques risque de gâcher les vacances de nombreux élus locaux.

Les magistrats y annoncent que, « pour la première fois (…), les finances publiques locales feront l’objet d’un rapport spécifique de la Cour sous la forme d’un rapport public thématique à paraître en octobre, préparé conjointement par la Cour et les chambres régionales et territoriales des comptes« .

En clair, la Cour des comptes va publier la liste et le détail des plus belles boulettes commises par les maires et les présidents de collectivité locale. D’habitude, seules les chambres régionales effectuent ce boulot, et la publicité de leurs travaux dépasse rarement le cadre local. Cette fois, elle aura une audience nationale juste avant les municipales.

A titre d’apéritif, la Cour a commencé par égratigner, dans son rapport de juin, les frais de publicité et de relations publiques des collectivités locales: 1,5 milliard d’euros par an ! Mais aussi leur politique de gestion du personnel. Les magistrats se sont ainsi inquiétés de la « durée réelle du travail dans la fonction publique territoriale ». Ils soulignent, par exemple, l’existence de « nombreux cas de non-respect de la durée légale par des régimes locaux adaptés [qui font] ressortir une situation préoccupante et qui devrait être corrigée ».

Traduction: certains élus acceptent que leurs employés bossent largement moins de 35 heures par semaine. Un excellent moyen d’acheter la paix sociale et, parfois, de disposer d’agents électoraux d’une fidélité à toute épreuve…

Article extrait du Canard enchaîné du  07/08/13