50 000 euros pour rouvrir l’abattoir de Champagnole
C’est le montant de la subvention exceptionnelle que versera la chambre d’agriculture du Jura à la société qui doit exploiter l’abattoir. Une SARL qui va être constituée avant la fin du mois d’avril.
La chambre d’agriculture était réunie hier en session de printemps, à Lons. L’occasion pour son président, Dominique Chalumeaux, d’insister sur un point important, selon lui, pour l’agriculture jurassienne : l’engagement de la chambre dans les circuits courts.
Ce n’est pas la première fois que cette façon d’envisager la production et la commercialisation des produits des professionnels du département est défendue par Dominique Chalumeaux.
Hier, il a en revanche appuyé le soutien de la chambre avec une mesure particulière : l’attribution d’une subvention exceptionnelle pour « assurer une réouverture dans les meilleures conditions » de l’abattoir de Champagnole. « Garder et faire fonctionner des outils indispensables à l’économie locale devient une impérieuse nécessité si nous voulons encore rester maîtres du devenir de nos produits. C’est le cas notamment en matière de viande où le maintien des abattoirs est un enjeu important pour la filière », affirme Dominique Chalumeaux qui précise : « Différentes formules ont été envisagées. Au début, on a pensé à une avance remboursable mais ce n’est pas dans la possibilité d’un établissement public de se substituer aux banques ».
Du coup, ce sont cinquante mille euros qui sont d’ores et déjà inscrits au budget modificatif de la chambre d’agriculture. Une aide financière importante pour la SARL qui doit exploiter l’abattoir. « Cette SARL sera constituée très prochainement, avant la fin du mois d’avril », confie même le président Chalumeaux.
Si l’annonce de cette subvention exceptionnelle a été votée sans qu’aucune opposition ne se fasse connaître, elle a quand même fait réagir le président de la fédération départementale des coopératives laitières (FDCL). « L’abattoir de Champagnole s’inscrit pleinement dans l’esprit des circuits courts, mais la vraie question est de savoir s’il y a réellement une volonté de le rouvrir et de le faire avec pragmatisme », soulève Alain Mathieu.
« C’est pour cela qu’il faut que chaque producteur de la zone se sente concerné et joue le jeu », renchérit le président de la chambre d’agriculture qui donne ces chiffres : l’abattoir d’Equevillon peut fonctionner en recevant entre 1 000 et 1 200 tonnes de viande par an. D’où cet enjeu crucial de la participation des éleveurs des plateaux et de la montagne jurassienne.
Article extrait du Progrès