Subventions aux associations sportives
On dénombre au total, environ 264 000 associations sportives pour 16 millions de licenciés. Elles proposent de multiples disciplines, sous différentes formes, de la compétition aux loisirs, en passant par le sport-santé.
Ce chiffre recouvre des réalités très différentes tant missions et activités sont variées. Elles vont de la structuration d’un secteur sportif à l’organisation d’une pratique spécifique. Ce sont les petits clubs qui forment le gros des troupes : 48 % des associations sportives ont un budget annuel inférieur à 10 000 euros.
« Les associations sportives s’autofinancent pour l’essentiel, grâce aux cotisations de leurs membres. Les subventions, qui ne représentent qu’un quart du financement, sont avant tout locales, souligne André Leclercq, vice-président du Comité national olympique sportif français (CNOSF), délégué au sport et à la société. Le mouvement associatif a grandi plus vite que le budget de l’Etat et, dans la vie de ces associations, le rôle des collectivités locales est primordial : elles apportent les deux tiers des subventions. » Si certaines associations peuvent compter sur des sponsors ou sur les revenus de petites activités – buvette en marge d’un tournoi, ventes de tee-shirts… -, l’aide de l’Etat et des collectivités locales reste indispensable.
Ainsi, la ville de Paris a consacré en 2009 plus de 3,2 millions d’euros de subventions à 620 associations sportives. « Les associations peuvent soit bénéficier de subventions pour mettre en oeuvre un projet sportif, soit répondre à des appels d’offres et remporter les marchés », rappelle Arnaud Stozentbach, chef du service des affaires et juridiques de la direction de la jeunesse et des sports de la ville.
10 % à 12 % des activités
C’est notamment le cas pour les activités périscolaires. Les associations sportives jouent un rôle majeur dans l’animation du temps qui suit l’école (de 16 heures à 18 heures), essentiellement dans le cadre de l’accompagnement éducatif. Dans le dispositif à destination des écoliers et collégiens des zones d’éducation prioritaire, le sport représente entre 10 % et 12 % des activités.
L’aide des collectivités passe également par l’attribution de créneaux horaires pour utiliser les équipements municipaux, comme les gymnases, les piscines, les courts de tennis. A Paris, près de 2 200 associations en bénéficient.
« On attend beaucoup des associations sportives, on leur confie un rôle éducatif, social. Pourtant, la plupart sont aujourd’hui dans des situations financières incertaines et ne savent pas de quels moyens elles disposeront l’an prochain. Les collectivités locales ont moins de moyens financiers », résume Maurice Gebauer, président de l’Office municipal des sports de Sevran (Seine-Saint-Denis). « La baisse des subventions est inquiétante, ajoute-t-il. A moyen terme, cela risque de remettre en cause l’ensemble des activités connexes des associations, l’organisation de tournois, de rencontres… voire leur existence même. »
Du côté des aides de l’Etat, les associations peuvent, à condition d’être agréées par le ministère, se tourner vers le Centre national pour le développement du sport (CNDS). En 2009, celui-ci a consacré 137,5 millions d’euros aux associations sportives, soit 60 % de son budget.
Pour 65 % des associations, les subventions du CNDS ne dépassent pas 1 500 euros par an. « J’ai reçu cette année une subvention pour le club de gymnastique dont je m’occupe, mais je ne sais pas si elle sera reconduite l’an prochain. Au niveau national, la tendance générale va vers un soutien du sport d’élite au détriment du sport pour tous, s’inquiète Maurice Gebauer. Pour les petites associations, la solution passera peut-être par une mutualisation des moyens au niveau intercommunal, comme, par exemple, se partager l’achat des équipements ou le coût de manifestations. »
Le revers de la médaille, c’est qu’il ne sera plus forcément possible de faire le sport de son choix dans sa ville. « Avec toutes les conséquences que cela implique, comme les besoins en termes de transports », souligne Maurice Gebauer. Un argument qui sera peut-être entendu au moment où la Conférence internationale de Copenhague sur le climat mobilise l’attention des dirigeants de la planète.
source: le Monde