Le 18/01/2010

Trop d’État tue le don

Philippe Chalmin, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, remet en question la propension de l’Etat à prendre en charge la solidarité : l’exemple français montre qu’une politique publique de solidarité peut décourager la solidarité individuelle. Extraits. « Les Français en effet battent des records de radinerie collective. En calculant au sens le plus large et en […]

pierre-chalminPhilippe Chalmin, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, remet en question la propension de l’Etat à prendre en charge la solidarité : l’exemple français montre qu’une politique publique de solidarité peut décourager la solidarité individuelle. Extraits.

« Les Français en effet battent des records de radinerie collective. En calculant au sens le plus large et en additionnant et , les Français donnent chaque année un peu plus de 3 milliards d’euros. A taille équivalente (à PIB comparable), les Américains sont dix fois plus généreux.

Cette différence peut-elle s’expliquer par un régime fiscal plus favorable ? Certainement pas, car la fiscalité française est une des plus généreuses au monde avec les possibilités offertes en matière de déductions.

Le cas de l’ en est un cruel exemple. Cet impôt – fort controversé par ailleurs dans son principe – peut être réduit de 75 %, voire en totalité, soit par le biais d’ dans des PME, soit par des à des institutions caritatives ou culturelles. Près d’un milliard d’euros d’ISF ont bénéficié de ce mécanisme, mais seulement 50 millions d’euros ont été utilisés sous forme de .

Il est certes légitime de soutenir les PME méritantes, même si certains montages proposés par des officines relèvent plus de l’évasion fiscale que de la « solidarité » (le S d’ISF au début), mais manifestement les Français n’ont pas la fibre généreuse.

L’explication couramment donnée à cet état de fait réside dans la pression fiscale excessive que subiraient les Français. Mais celle-ci s’explique aussi par l’omniprésence de l’Etat en France plus que dans bien d’autres pays :

la plupart des solidarités passent en effet par l’intermédiaire de l’Etat, ce qui a trop souvent contribué à vider syndicats et de l’essentiel de leur substance , au point que nombre de structures caritatives ne survivent paradoxalement que grâce aux subsides publics.

En France, les solidarités publiques, souvent fort efficaces, ont rendu presque inutiles les solidarités privées et justifié paradoxalement nos égoïsmes.

Mais aujourd’hui, l’Etat touche les limites de ses moyens tant matériels que financiers. Il touche aussi les limites de l’efficacité d’un Etat-providence qui ne peut tout faire, confronté qu’il est à des questions de sens. »

Source : Le Figaro (17/12/09) via lecri.fr

Publié par Observateur le 18/01/10

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  • Par CHALMIN, le 22/02/2013

    Le portrait et les propos rapportés sont ceux de PHILIPPE Chalmin, pas de Pierre Chalmin… C’est ennuyeux pour lui comme pour moi.
    Pierre CHALMIN

    Par Rédaction, le 25/02/2013

    @ CHALMIN :effectivement … modification faite.

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